Renault a annoncé lundi la signature d'un partenariat avec le britannique Caterham pour relancer l'Alpine, l'emblématique marque sportive du constructeur français, une renaissance qui intervient dans un contexte délicat pour le constructeur sur fond de chute des ventes en Europe. La nouvelle Alpine sera produite dans l'usine de Renault à Dieppe (Seine-Maritime), site historique de la marque, les premières voitures devant sortir d'ici trois ou quatre ans...
Abandonnée depuis les années 1990, l'Alpine avait fait l'objet de plusieurs projets de relance, jusqu'ici sans succès. Afin de réduire les coûts, Renault a finalement décidé de s'associer avec Caterham pour relancer sa célèbre voiture de sport. Le britannique va entrer à hauteur de 50% dans la Société des Automobiles Alpine Renault détenue aujourd'hui à 100% par le constructeur français.
Les deux groupes développeront chacun leur propre véhicule de sport, en conjuguant leurs compétences dans un département d'ingénierie commun. "C'est un investissement pour l'avenir, il s'agit de redonner corps à une marque forte du groupe Renault, qui va permettre de faire une voiture Alpine dans la tradition de ce qu'étaient ces voitures de sport en s'inspirant de la Formule 1", a déclaré le PDG de Renault, Carlos Ghosn lors d'une conférence de presse en présence du ministre du redressement productif Arnaud Montebourg. Le segment des voitures de sport représente 600.000 voitures par an, a-t-il précisé.
De son côté, le nouveau directeur de la Société des Automobiles Alpine Caterham, Bernard Ollivier a indiqué qu'il ambitionnait de vendre "plusieurs milliers" de véhicules par an. "Nous allons faire une vraie Alpine, avec tous les gènes de l'Alpine : légèreté, agilité, performance et design", a-t-il dit, soulignant que le voiture serait proposée à un prix "abordable".
Le constructeur n'a pas voulu préciser le prix de sa nouvelle Alpine. Prié de dire si la voiture allait être vendue moins de 100.000 euros, Bernard Ollivier a indiqué : "Je ne prends pas beaucoup de risques en vous disant sans aucun doute".
La nouvelle Alpine, qui succèdera ainsi à la mythique A110 des années 60, sera dessinée par Lorenz van den Acker, le patron du design de Renault et sera fabriquée de A à Z sur le site de Dieppe qui emploie actuellement 300 personnes. "Pour l'usine de Dieppe, l'emploi est confirmé et stable", a indiqué Carlos Ghosn.
Du côté du gouvernement, Arnaud Montebourg s'est félicité du choix du constructeur d'investir dans l'Hexagone. "C'est une décision politique importante car Renault a fait le choix de la France (...), voilà un acte de conscience, d'attractivité aussi pour les investisseurs anglo-saxons et asiatiques vers le territoire français", a dit le ministre.
Le choix de Renault intervient alors que le groupe doit ouvrir mardi des discussions avec les syndicats portant sur l'amélioration de la compétitivité de ses usines françaises, après avoir vu ses ventes chuter de 26,4% le mois dernier en France.
Dans le même temps, l'ex-PDG de la SNCF et d'EADS Louis Gallois doit présenter ce lundi son rapport prônant un "choc de compétitivité" de 30 milliards d'euros pour redresser l'économie française, dont 20 milliards de baisse de cotisations patronales et 10 milliards pour les cotisations salariales. Carlos Ghosn, qui n'a pas souhaité faire de commentaires sur le rapport Gallois, a assuré que la nouvelle Alpine serait une voiture compétitive.
"On parle de voitures sportives dans un secteur qui va faire appel à beaucoup de technologie, à beaucoup de savoir faire, et compte tenu des talents, des compétences, avec un environnement tout à fait favorable à Dieppe, tout ça permet de produire des voitures qui devraient être compétitives", a dit Carlos Ghosn.
Renault entend vendre sa nouvelle Alpine principalement sur les marchés européens, comme la France, l'Italie, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, où plusieurs fan club d'Alpine très actifs existent.
Source : Reuters
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