L'économie britannique est sortie de la récession au troisième trimestre, enregistrant même sa plus forte croissance depuis cinq ans, un rebond qui reflète au moins en partie le surplus d'activité généré par les Jeux olympiques. Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 1,0% au cours de la période juillet-septembre après une baisse de 0,4% sur avril-juin, a annoncé jeudi l'Office national des statistiques (ONS)...
L'ampleur de cette hausse s'explique notamment par des facteurs exceptionnels et temporaires et pourrait donc masquer une tendance de fond plus faible. Elle n'en est pas moins supérieure aux attentes et pourrait permettre à la Grande-Bretagne d'éviter une baisse de son PIB sur l'ensemble de l'année. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une hausse de 0,6% du PIB par rapport au deuxième trimestre et un recul de 0,5% en rythme annuel.
Le retour à la croissance après trois trimestres consécutifs de contraction de l'économie, est évidemment une bonne nouvelle pour le gouvernement de David Cameron, qui peine à relancer durablement l'activité.
Mais les chiffres du troisième trimestre ont été dopés entre autres par les ventes de billets pour les Jeux olympiques, dont l'ONS estime qu'elles ont représenté à elles seules un cinquième de la hausse du PIB, ainsi que par un effet de base particulièrement favorable, le deuxième trimestre ayant compté un jour férié supplémentaire pour le Jubilé de la reine Elizabeth II. Une fois exclus ces éléments exceptionnels, notent des économistes, la croissance britannique reste faible et donc vulnérable aux retombées de la crise de la dette dans la zone euro pour les mois à venir.
"Il s'agit d'un très bon chiffre mais c'est logique", explique Alan Clarke, économiste de Scotiabank, qui met en avant l'impact des Jeux olympiques et celui du jour férié supplémentaire de juin, qu'il estime à environ un demi-point de pourcentage à lui seul.
"Il y a désormais de bonnes chances que l'économie ne se contracte pas sur l'ensemble de cette année (...) Elle sera probablement stable et, pour ce qui est de la politique monétaire, cela conforte le choix de la Banque d'Angleterre d'une pause dans l'assouplissement quantitatif." La banque centrale a en effet laissé inchangé depuis plusieurs mois le plafond de ses achats de produits financiers sur les marchés, une politique qui lui permet de soutenir les flux de crédit.
La livre sterling progressait face au dollar américain et les emprunts d'Etat britanniques amplifiaient leur hausse après la publication des statistiques.
Le chancelier de l'Echiquier, George Osborne, a estimé que celles-ci prouvaient la pertinence de la politique économique du gouvernement, tout comme la baisse du chômage et celle de l'inflation annoncées la semaine dernière. "Il y a encore beaucoup de chemin à faire mais ces chiffres montrent que nous sommes sur la bonne voie", a-t-il dit. "Les mauvais chiffres d'hier dans la zone euro nous rappellent que nous restons confrontés à de nombreux défis économiques, ici comme à l'étranger."
Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mervyn King, a prévenu quant à lui que la reprise britannique serait lente en soulignant les risques liés à la zone euro et au ralentissement de la croissance dans les grands pays émergents que sont l'Inde, la Chine et le Brésil.
L'économie britannique a précisé que le PIB britannique avait progressé de 0,9% sur les neuf premiers mois de l'année tout en précisant que le PIB restait inférieur de 3,1% à son niveau du premier trimestre 2008, juste avant l'éclatement de la crise financière.
L'activité du secteur des services, qui représente plus des trois quarts du PIB, a progressé de 1,3% au troisième trimestre après un recul de 0,1% sur les trois mois précédents. Il s'agit de sa plus forte hausse d'un trimestre sur l'autre depuis le troisième trimestre 2007.
La production industrielle a augmenté de 1,1%, sa meilleure performance depuis le deuxième trimestre 2010. La construction, qui représente moins de 7% du PIB, s'est au contraire contractée de 2,5%.
©Crédit photo : REUTERS/Sukree Sukplang
Source : Reuters
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