Des élus proposent un "new deal" pour sauver l'automobile

Des élus d'une soixantaine de collectivités territoriales hébergeant des sites automobiles proposent un "new deal" pour enrayer le déclin du secteur en France, notamment en favorisant la construction de petites voitures et en freinant l'importation de gros modèles très polluants...

L'industrie automobile française est "prise en tenailles entre la concurrence allemande qui aborde les marchés par le haut et la concurrence des PECO (pays d'Europe centrale et orientale) et la Turquie, positionnés sur les petits modèles", écrivent ces élus regroupés au sein de l'ACSIA (Association des collectivités sites d'industrie automobile).

Placé sous l'égide de Pierre Moscovici, président de l'ACSIA devenu désormais ministre de l'Economie, ce livre blanc de 67 pages prend le contre-pied d'une tendance actuelle à la délocalisation du segment ultra-concurrentiel des petits modèles qui s'opère en faveur des voitures plus haut de gamme.

Dans leur rapport, les élus préconisent ainsi de "réorienter la quête de la valeur vers les véhicules plus petits, construits sur les plates-formes où les constructeurs français sont encore dans la course".

Un repositionnement sur certains véhicules de petite et moyenne gamme pourrait permettre de regagner la production de 500.000 véhicules par an en France, font-ils valoir.

Récusant une stratégie uniquement axée sur les véhicules premium, ils invitent les constructeurs français à évoluer vers une "gamme plus éco-compatible" en concevant "des véhicules plus petits, moins lourds, moins chers et à plus forte marge unitaire".

Ils proposent dans le même temps de prendre des mesures fiscales susceptibles de "rendre le marché français plus clairement hostile aux véhicules gros émetteurs de carbone et encombrants".

Plus largement, face à la menace de déclin d'une filière qui représente encore 600.000 salariés en France, ils appellent de leurs voeux "un new deal automobile sous la forme d'un pacte entre collectivités, constructeurs et partenaires sociaux".

La rechute des ventes automobiles en Europe depuis le début de l'année, aggravée par la récession économique que connaît le sud du continent, a ravivé le débat sur la nécessité d'aides au secteur, comme les primes à la casse instaurées lors de la crise de 2008.

La semaine dernière, le numéro deux de Renault Carlos Tavares a déclaré que dans le contexte actuel "toute sorte de mesure de soutien, dès l'instant qu'elle booste la demande, est bonne à prendre".

Chez PSA Peugeot Citroën, on préfère souligner que le contexte est différent de celui de 2008, quand la demande s'était effondrée, et que la faiblesse de la demande est maintenant structurelle.

"Nous ne sommes pas sûrs qu'aujourd'hui le système des primes à la casse soit le plus judicieux, car c'est un soutien artificiel", a indiqué un porte-parole du groupe PSA.

Pierre Moscovici a été réélu le 17 juin député du Doubs dans la circonscription de Montbéliard, grande région automobile où se trouve notamment l'usine Peugeot de Sochaux. Etant ministre, il ne siégera pas à l'Assemblée nationale, et laisse son fauteuil de député à son suppléant.



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