Le ministère chinois du Commerce a annoncé jeudi des quotas supplémentaires de 10 680 tonnes pour l'exportation de terres rares. De ces quotas additionnels, 9 490 tonnes concernent les terres rares légères, et 1 190 tonnes sont destinées aux terres rares moyennes et lourdes, selon un communiqué publié sur le site internet du ministère (source : french.news.cn). Il faut rappeler que les États-Unis, l'Union européenne et le Japon ont porté plainte le 13 mars, contre la Chine auprès de l'OMC pour ses pratiques "déloyales" sur les exportations de 17 métaux appelés "terres rares" indispensables à la fabrication de nombreux produits de haute technologie (ampoules basse consommation, disques durs, téléphones portables, éoliennes, voitures hybrides)...
Depuis 2006-2007, la Chine a en effet intensifié le contrôle sur la production de ces métaux si précieux. D'abord pour des raisons écologiques : leur exploitation est très polluante, elle libère des matières radioactives et de l'acide. Et ensuite pour des raisons écologiques : la Chine se considère trop dépendante aux exportations, elle veut favoriser sa consommation intérieure, qui ne représente que 30-40 % de son PIB. De nombreux autres pays possèdent des réserves de terres rares, mais seule la Chine à compris l'importance de ces métaux et les autres pays ont préférés importer.
Face à la rareté de plus en plus accrue de ces métaux, plusieurs pays envisagent donc de lancer leurs propres exploitations. Or, la chaîne de production est longue à développer : il faut réaliser des études géologiques, mettre en place les règles environnementales, etc. En 2012, seules deux nouvelles mines devraient ouvrir, une en Australie et une aux Etats-Unis, mais aucune des deux ne va produire les 17 métaux des terres rares. Elles ne produiront que les composants les plus légers, qui sont les plus communs. Jusqu'en 2015, la Chine jouira ainsi d'un quasi-monopole, avec un tiers des réserves accessibles et plus de 95 % du marché.
Samuel Cour
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