Les Goodyear manifestent, Titan se retire du site d'Amiens-Nord

Plusieurs centaines de salariés d'entreprises visées par des plans sociaux ont manifesté mardi devant le siège social de Goodyear, où s'est tenu un comité d'entreprise extraordinaire sur le plan de fermeture du site d'Amiens-Nord...

A l'appel de la CGT, majoritaire chez le fabricant américain de pneumatiques, des salariés de Sanofi, Fralib, Ford et PSA ont exprimé leur solidarité aux 1.173 salariés du site de Goodyear devant le siège du groupe à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

Alors que la manifestation était en cours, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a annoncé que le groupe américain Titan International avait renoncé à participer à des discussions pour la reprise du site.

Aux Etats-Unis, Goodyear a revu mardi son objectif annuel de résultat opérationnel pour tenir compte notamment de la restructuration de son site d'Amiens. "Les patrons licencient, licencions les patrons", ont scandé les manifestants qui réclament une loi interdisant les licenciements boursiers par les entreprises rentables.

Près de 700 salariés du site d'Amiens répartis dans 14 cars ont fait le déplacement au siège social, autour duquel plus d'une centaine de CRS étaient déployés dans une ambiance tendue. Certains manifestants ont lancé des bouteilles, des fumigènes et des oeufs sur les forces de l'ordre qui ont fait usage en retour de gaz lacrymogène.

A l'issue du comité d'entreprise, le délégué syndical CGT Mickaël Wamen a dénoncé l'attitude de la direction du groupe et a annoncé une série d'actions judiciaires. "La direction Goodyear continue de s'asseoir sur le code du travail", a-t-il déclaré. "La direction n'a rien mais absolument rien de concret à nous opposer. Il n'y a pas de justification économique" au plan de fermeture.

En annonçant le 31 janvier la fermeture de son site d'Amiens-Nord, la direction avait assuré que cette fermeture était "la seule option possible après cinq années de négociations infructueuses."

Dans un communiqué publié mardi à l'issue de la réunion, elle indique que les propositions émises notamment en matière d'accompagnement envisagées dans le cadre du plan de sauvegarde de l'emploi seraient discutées lors des prochaines réunions.

Le prochain comité central d'entreprise se tiendra le 7 mars au siège du groupe à Rueil-Malmaison. La CGT appelle d'ores et déjà les salariés du groupe à manifester ce jour-là. Mickaël Wamen a annoncé notamment son intention de faire condamner Titan pour avoir "soutenu un projet qui n'existait pas" et pour être responsable du co-projet de fermeture du site.

Parmi les salariés d'entreprises visées par des plans sociaux rassemblés mardi en signe de solidarité, figuraient ceux d'ArcelorMittal, de Sanofi, de Fralib, et de PSA Aulnay. "Il faut qu'on fasse front commun face aux attaques des patrons", a estimé Jean-Pierre Mercier, délégué CGT du site PSA Aulnay qui emploie 3.000 personnes et qui doit fermer en 2014 dans le cadre d'un plan de restructuration.

Pour Bruno Patruno, délégué CGT Sanofi Chimie à Vitry-sur-Seine, il faut que François Hollande, qui a confirmé lundi son intention de légiférer pour obliger une entreprise qui ferme un site rentable à le vendre à un repreneur, aille plus loin en interdisant à ces entreprises de licencier. Un point de vue partagé par Xavier Mathieu, délégué CGT de l'ancienne usine de pneus Continental.

"Si le patron ne veut pas céder son usine, il ne la cédera pas comme ça a été le cas chez nous", a-t-il dit à Reuters. "Il faudrait obliger les entreprises à justifier les motifs économiques avant les fermetures et pas après".

Plusieurs syndicalistes ont fait part de leur amertume et de leur déception face à l'action du gouvernement de gauche dont l'arrivée au pouvoir avait suscité beaucoup d'espoir. "On veut faire bouger les lignes et faire comprendre que le changement, ça doit être maintenant", a ainsi déclaré Olivier Leberquier, représentant CGT Fralib, qui souhaite "qu'une réelle politique de gauche se mette en place dans notre pays".

Source : Reuters
©Crédit photo : REUTERS/Gonzalo Fuentes

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