Entre statistiques chinoises, suspense espagnol et chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, la première semaine d'octobre s'annonce chargée pour Wall Street mais les investisseurs n'excluent pas de bonnes surprises susceptibles de faire repartir la cote à la hausse. Avec une clôture vendredi à 1.440 points, l'indice Standard & Poor's 500 a cédé 0,45% sur la séance et 1,3% sur la semaine mais il a fini le troisième trimestre sur un gain de 5,9%, sa meilleure performance depuis 2010...
L'indicateur phare de Wall Street avait atteint un plus haut de cinq ans de 1.474,51 points à mi-septembre avant de refluer de plus de 2%, sur fond d'incertitudes concernant l'économie mondiale. Un test des 1.500 points semble toujours en vue mais le programme chargé de la semaine incitera probablement à la prudence.
Les investisseurs espèrent que le budget espagnol présenté en fin de semaine dernière sera le préambule à une demande officielle d'aide formulée par le gouvernement de Mariano Rajoy. Cette requête activerait le programme de rachats d'obligations souveraines de la Banque centrale européenne, lui-même jugé essentiel pour redresser les finances de la quatrième puissance de la zone euro et, au-delà, régler la crise de la dette en Europe.
La politique monétaire sera aussi suivie de près. Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale, s'exprime lundi devant le Club économique de l'Indiana, à Indianapolis, avant la publication, jeudi, des minutes de la réunion de politique monétaire des 12 et 13 septembre. La BCE tient jeudi son conseil de politique monétaire, tout comme la Banque du Japon dont la réunion se prolongera sur deux jours.
"On pourrait avoir un rebond si on a un bon alignement des choses - demande d'aide de l'Espagne, conditions favorables octroyées en réponse par la BCE et annonce par la Banque du Japon de nouvelles interventions monétaires", déclare Brian Jacobsen, stratégiste chez Wells Fargo Funds Management à Menomonee Falls, dans le Wisconsin. "Si l'Espagne et la BCE ne sont pas au rendez-vous, on risque de continuer de faire du surplace. Mais le scénario le plus négatif serait que Rajoy rejette toute idée de demande d'aide".
Côté indicateurs, le coup d'envoi de la semaine sera donné lundi par la Chine avec l'indice PMI manufacturier officiel, qui devrait montrer un deuxième mois consécutif de contraction. L'indice équivalent aux Etats-Unis, calculé par le Institute for Supply Management (ISM), sera également publié lundi. Là encore les économistes prévoient un deuxième mois de contraction, mais à un rythme un peu plus faible qu'en août. L'indice ISM des services suivra mercredi. "On verra comment les marchés réagissent lundi aux statistiques chinoises", note Wasif Latif, chez USAA Investment Management à San Antonio (Texas). "Apparemment le marché attend de mauvais chiffres, et cela signifie que s'ils ne sont pas aussi mauvais que cela, on pourrait bien réagir".
Vendredi verra la publication des créations d'emplois aux Etats-Unis en septembre, attendues au nombre de 115.000 avec un taux de chômage qui augmenterait d'une décimale à 8,2%. La statistique sera publiée deux jours après le premier des trois débats télévisés de la campagne présidentielle. Les derniers sondages donnent une avance accrue pour le président sortant Barack Obama, mais qui pourrait être remise en cause par de mauvais chiffres sur le front de l'emploi.
Pour Jack de Gan, gérant chez Harbor Advisory Corporation à Portsmouth (New Hampshire), il faudra surtout un grand Mitt Romney au débat de mercredi pour espérer renverser la tendance. "Je crois que le marché s'est fait à l'idée que le président est devant et que, sauf accident, il l'emportera", dit-il. Mais, ajoute ce professionnel, tout nouveau développement en Europe jeudi - annonce de la BCE ou de l'Espagne - reléguera au second plan la campagne électorale aux Etats-Unis, débat ou pas.
©Crédit photo : REUTERS/Brendan McDermid
Source : Reuters
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