Jean-Luc Mélenchon a dénoncé dimanche le traité budgétaire européen et la politique d'austérité au sein d'une manifestation parisienne à l'appel d'une soixantaine d'organisations, dont le Front de gauche. Le cortège de plusieurs milliers de personnes s'est élancé de la place de la Nation vers 14h00 pour rallier la place d'Italie. Les organisateurs ont fait état de 40.000 manifestants. La préfecture de police de Paris a indiqué pour sa part ne pas avoir mis en place de dispositif de comptage parce que l'appel à manifester avait été lancé par un parti politique...
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle du printemps, a estimé que ce défilé était un appel lancé à François Hollande pour lui signifier l'opposition d'une partie de la gauche au traité européen. "Ce qui se passe là va le faire réfléchir parce que je crois qu'il ne croyait pas que cette capacité existait dans le pays d'une manifestation à caractère social et politique. Vous avez des associations, des syndicats et des partis politiques qui sont représentés ici", a-t-il dit.
"Pour lui, le traité, c'était une formalité, c'était réglé. Et maintenant, il va prendre conscience du fait que non, qu'en France comme dans le reste de l'Europe, il y a une opposition structurée à ce traité et aux politiques d'austérité", a ajouté Jean-Luc Mélenchon. "En Europe et en France, combattons la finance", ou encore "Non à l'austérité en Europe", pouvait-on lire sur les banderoles.
"Le traité va considérablement aggraver la situation au sein de l'Union européenne et en France", a dit à Reuters l'un des manifestants, Pierre Khalfa. "Les politiques d'austérité en Europe entraînent la récession. Nous devons engager aujourd'hui un long processus contre ces politiques qui conduisent notre pays dans le mur", a-t-il ajouté.
Les députés français commenceront mardi l'examen du projet de loi autorisant la ratification du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire (TSCG). Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR), qui rassemble notamment les députés du Front de gauche, mais aussi les élus écologistes et quelques députés socialistes sont hostiles à la ratification du texte. Mais l'immense majorité du groupe PS ainsi que les élus radicaux de gauche y sont favorables, de même que le groupe centriste et une large majorité du groupe UMP.
Les députés se prononceront par un vote solennel le 9 octobre sur ce texte que le Sénat examinera à son tour vers le 20 octobre. Adopté en mars par 25 des 27 membres de l'UE, le TSCG renforce les dispositions destinées à faire appliquer la discipline budgétaire. Il oblige notamment ses signataires à plafonner leur déficit structurel à 0,5% du PIB sous peine de sanctions. Toujours en vertu de ce traité, un Etat en déficit excessif devra fournir un plan de réformes structurelles soumis à l'approbation du Conseil européen.
©Crédit photo : REUTERS/Christian Hartmann
Source : Reuters
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