Wall Street tiraillée entre optimisme et prudence

Bourse de New York - Crédit Photo ©Samuel Cour
Voici une nouvelle fois venue l'heure des choix sur les marchés d'actions : soit vous êtes croyant, soit vous ne l'êtes pas. Le S&P 500 est en hausse de 12% depuis le début de l'année. Entre janvier et juillet, il a signé sa plus forte progression depuis 2003 et sa deuxième meilleure séquence de sept mois depuis 1998. Voilà qui semble bien être un marché haussier...

Mais il y a clairement un fossé entre la performance des places boursières et la grande prudence qui prévaut parmi nombre d'investisseurs. Un étrange sentiment plane en effet sur les marchés, celui que les choses pourraient d'un moment à l'autre aller terriblement mal -et ce incroyablement vite.

Le risque pour les investisseurs est qu'ils se focalisent excessivement sur les risques potentiels, comme celui d'un éclatement de la zone euro, et finissent ainsi par rester sur la touche alors que les marchés grimpent, comme c'est le cas depuis le début du mois de juin, estime Doug Cote, chef stratège marchés pour ING Investment Management à New York. "L'erreur que font les investisseurs est d'accorder trop d'attention au risque mondial, et pas assez d'attention à des fondamentaux qui sont très résistants", juge-t-il.

Mais pour les âmes plus sensibles, l'heure des choix est difficile, nombre d'investisseurs craignant d'une part de rater un rally et de l'autre d'être pris de court par un événement négatif qui pourrait faire brusquement dévisser les marchés.

David Joy, d'Ameriprise Financial à Boston, impute la récente hausse des marchés à l'espoir de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire de la part des banques centrales américaine, européenne et chinoise. Il évoque le "dilemme" qui se présente dès lors aux investisseurs. "C'est l'un de ces marchés où vous courrez un grand risque en restant à l'écart", explique-t-il. "Je n'aime pas les fondamentaux, je n'aime pas ce que je vois sur le plan économique, je n'aime pas ce que je vois du côté des perspectives de résultats, mais je dois reconnaître que les banques centrales peuvent retourner toutes ces choses".

La Banque centrale européenne comme la Réserve fédérale américaine se réuniront au cours de la première quinzaine de septembre. Les marchés espèrent notamment voir la BCE acheter sur le marché des obligations des Etats en difficulté afin de réduire leurs coûts de financement et juguler la crise de la dette de la région.

Mais, signe que les investisseurs restent prudents, les gains des deux derniers mois ont surtout profité aux secteurs défensifs, tels les services aux collectivités et les télécoms. "Depuis le début de la crise des dettes souveraines, les investisseurs qui ont espéré des mesures plus audacieuses de la part des responsables politiques ont été systématiquement déçus", rappelle Jeremy Zirin, chargé des marchés d'actions américains pour UBS Wealth Management. "L'idée que quelqu'un aux poches très profondes viendra payer les factures sans rien exiger en retour pourrait bien se révéler naïve", prévient-il.

Source : Reuters

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