Les forces syriennes ont pilonné samedi le centre d'Alep pour tenter d'enfoncer la ligne de front rebelle dans le quartier de Salaheddine, rapporte un journaliste de Reuters présent dans la grande ville du nord de la Syrie, en proie aux combats depuis plus de dix jours. En début de journée, les insurgés ont affronté les troupes gouvernementales dans un quartier plus au nord, autour du bâtiment de la radio-télévision d'Etat, ont dit des militants...
"L'Armée syrienne libre (ASL) a progressé de Salaheddine à Al Adhamia où ils ont affronté ce matin les soldats des forces syriennes. Mais ils ont dû battre en retraite", a déclaré un opposant, Barraa al Halabi, à Reuters.
Un combattant insurgé de 19 ans, nommé Mou'aouiya al Halabi, a expliqué que des tireurs embusqués entouraient la station de radio-télévision et visaient les rebelles. "Nous étions à l'intérieur (du bâtiment) depuis quelques heures après avoir affronté l'armée syrienne mais elle a envoyé des snipers et a encerclé la radio-télévision d'Etat et dès qu'il a fait jour, l'armée a commencé à tirer. L'un de nos combattants est mort en martyr et quatre autres ont été blessés", a-t-il déclaré.
La télévision syrienne a annoncé qu'un grand nombre de terroristes - le terme employé par le régime pour désigner les rebelles - ont été tués et blessés après avoir essayé de prendre d'assaut le bâtiment.
Les soldats des forces syriennes ont également bombardé d'obus les positions rebelles afin de rompre leur ligne de front dans le quartier de Salaheddine. Un journaliste de Reuters, témoin des affrontements, a indiqué qu'un hélicoptère attaquait les positions adverses à la mitrailleuse près du poste de police de Zibdeyyeh, dont les combattants anti-Assad se sont emparés vendredi. "Il y a un hélicoptère et nous entendons deux explosions à chaque minute", a-t-il indiqué.
De la fumée noire s'élevait dans le ciel depuis cette zone, considérée comme une porte d'entrée dans la ville de 2,5 millions d'habitants pour l'armée syrienne.
A Damas, un habitant d'Adaoui, au nord de la vieille ville, a dit avoir été informé que les bombardements n'avaient pas cessé depuis 07h00 sur le quartier sud de Tadamoun, dernier bastion rebelle de la capitale où les troupes syriennes ont lancé l'assaut vendredi.
L'armée loyale au président Bachar al Assad dit avoir repris le contrôle de l'essentiel de la capitale où les rebelles avaient mené une série d'attaques dans la semaine du 16 juillet, marquée par l'attentat du 18 qui a coûté la vie à quatre hauts responsables de la sécurité.
Un commandant rebelle dans la métropole a dit s'attendre à une offensive de l'armée syrienne "dans les prochains jours". "Nous disposons d'informations selon lesquelles l'armée syrienne prévoit une vaste offensive sur Alep. Nous savons qu'ils projettent d'attaquer la ville en utilisant des chars et des avions, tirant sur nous pendant trois à quatre jours et ils prévoient de prendre la ville", a déclaré le colonel Abdel Djabbar al Okaidi.
Face à la violence, la communauté internationale reste profondément divisée sur les moyens de sortir de la crise, ce qu'a souligné l'émissaire international sur la Syrie Kofi Annan en annonçant jeudi soir qu'il ne prolongerait pas son mandat, qui expire fin août. L'Assemblée générale des Nations unies a massivement condamné le gouvernement syrien vendredi, lors d'une session spéciale, et réclamé une transition politique dans ce pays en proie depuis 17 mois à un soulèvement sanglant.
Elle a adopté par 133 voix un projet de résolution d'inspiration saoudienne exprimant une "grave préoccupation" devant l'escalade des violences et condamnant le Conseil de sécurité pour son inaction. La Chine et la Russie, alliée fidèle du président syrien Bachar al Assad, ont comme prévu voté contre ce texte, qui n'a pas de valeur contraignante. Les diplomates occidentaux ont déclaré que ce vote traduisait l'isolement des partisans du président syrien.
Source : Reuters
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