Nouveau plan pour la croissance et les privatisations en Italie

Le gouvernement italien a annoncé vendredi un programme de privatisations, de réduction des dépenses des ministères et d'aides fiscales aux ménages et aux entreprises dans le cadre d'un "décret de croissance" censé contrer les effets néfastes de la rigueur budgétaire...

Alors que la cote de confiance du président du Conseil Mario Monti est au plus bas depuis son arrivée à la tête du gouvernement et que le pays traverse une récession, ce plan vise à marquer un changement d'orientation de la politique économique. "La croissance et la réduction de la taille et du poids de l'Etat ont servi de lignes directrices au conseil des ministres d'aujourd'hui", a dit Mario Monti à la presse, qualifiant de "solide" le plan de 70 pages approuvé par son gouvernement.

Le ministère de l'Economie et les services de la présidence du Conseil devront tailler dans leurs effectifs, ce qui marquera selon Mario Monti la première étape d'une réduction de cinq milliards d'euros des dépenses publiques cette année.

Le ministère de l'Economie va parallèlement céder d'ici la fin de l'année trois entreprises à la holding publique Cassa Depositi et Prestiti (CDP) pour une dizaine de milliards d'euros, un premier versement de six milliards devant intervenir d'ici 30 jours, a précisé un communiqué.

Le produit de ces cessions sera consacré au désendettement de l'Etat et au paiement des factures aux fournisseurs privés. Le plan, adopté par décret, entre en application immédiatement mais il doit être approuvé par le parlement dans les 60 jours pour avoir force de loi. Mario Monti a eu des difficultés ces derniers mois pour faire adopter les réformes d'envergure promises lorsqu'il a pris la succession de Silvio Berlusconi en novembre.

Une réforme en profondeur du marché italien du travail présentée il y a trois mois après plusieurs semaines de négociations avec les partenaires sociaux n'a toujours pas été votée au parlement.

Le Parti démocrate (PD) et le Peuple de la liberté (PDL), les deux principaux partis de la coalition sur laquelle s'appuie son gouvernement, plaident pour moins de rigueur budgétaire et plus de croissance, quitte à compromettre le calendrier de réduction du déficit. Mario Monti a déclaré mercredi que l'Italie était en passe d'atteindre son objectif d'un retour à l'équilibre budgétaire primaire l'an prochain, et il a promis de plaider pour la croissance lors du Conseil européen des 28 et 29 juin.

Parallèlement à la cession annoncée d'entreprises publiques, l'Etat prévoit de vendre jusqu'à 4,5 milliards d'euros de biens immobiliers, selon des documents que s'est procurés Reuters, mais aucun calendrier n'est précisé sur ce point. Plusieurs plans de cession d'actifs immobiliers publics lancés dans le passé par d'autres gouvernements n'ont donné que des résultats modestes.

Le plan adopté ce vendredi inclut aussi une augmentation des allégements fiscaux sur les travaux d'amélioration du logement et d'économie d'énergie, ainsi que des mesures fiscales à destination des entreprises qui recrutent du personnel hautement qualifié.

Un décret distinct également adopté vendredi permettra à la CDP, détenue à 70% par l'Etat, de créer deux fonds voués à racheter des participations dans des entreprises locales de services aux collectivités, comme le groupe romain Acea, ainsi que des actifs immobiliers des collectivités locales, précise un communiqué de la CDP.

Le vice-ministre de l'Economie Vittorio Grilli a déclaré pour sa part que l'Etat n'avait pas l'intention pour l'instant de réduire ses participations dans le groupe pétrolier Eni, l'électricien Enel ou le groupe d'aéronautique et de défense Finmeccanica.

Source : Reuters

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