François Hollande promet un texte fin 2012 pour refonder l'école

Redoublement, devoirs, rythmes scolaires, dispositif des zones d'éducation prioritaire : François Hollande a promis mardi une refonte de l'école dans un projet de loi qui sera présenté en conseil des ministres avant la fin de l'année...

Lancée début juillet, la concertation sur la refondation de l'école s'est achevée mardi avec la remise d'un rapport au président de la République, qui a fait de la Jeunesse et de l'Education la priorité de son quinquennat. Outre le recrutement de 60.000 postes dans l'Éducation nationale sur les cinq prochaines années, François Hollande a marqué son ambition de mettre en oeuvre des changements structurels plutôt qu'une énième réforme.

Le chef de l'Etat a promis une remise à plat de pratiques jugées dépassées, lors d'un discours à l'université de la Sorbonne, mais n'a en revanche pas abordé le dossier d'un baccalauréat de plus en plus controversé. Il a néanmoins soutenu le projet du ministre de l'Education, Vincent Peillon, d'enseigner la morale laïque, une proposition qui avait déclenché une polémique cet été avec l'opposition.

Prenant à son compte l'état des lieux sévère dressé à l'occasion, François Hollande s'est engagé à lutter contre l'échec et le décrochage scolaires, dénonçant un "échec humain insupportable" et un "gâchis économique". "La réalité, c'est que trop d'élèves, à la fin de l'école primaire, ne maîtrisent pas les connaissances de base" a-t-il dit, notant qu'environ 140.000 jeunes sortaient chaque année du système éducatif sans diplôme ni qualification.

François Hollande entend donner la priorité au primaire via notamment une pédagogie nouvelle et la mise en place du principe de "plus de maîtres que de classes", un dispositif qui permet un accompagnement plus personnalisé des élèves. Sur la question des rythmes scolaires, il a rendu son arbitrage en faveur du retour à une semaine de neuf demi-journées. "Nous ne pouvons pas nous plaindre de la baisse de nos résultats dans les classements internationaux et ne pas voir que 144 jours de classe par an alors que nos partenaires européens sont à plus de 180, c'est un handicap", a-t-il noté, promettant que cette réforme serait engagée en 2013.

Il a repris les propositions de la concertation visant à limiter des redoublements jugés peu utiles et souhaite que les devoirs puissent être faits dans l'établissement dans la mesure du possible plutôt qu'à la maison "pour accompagner les enfants".

François Hollande, qui souhaite défendre la voie professionnelle au lycée, veut en finir avec la "labellisation" et la "stigmatisation" des établissements scolaires à travers les dispositifs comme les zones d'éducation prioritaire (Zep). Il a dit vouloir mettre en oeuvre une méthode plus souple via une aide personnalisée aux établissements scolaires pour lutter contre les inégalités territoriales et en finir avec l'affectation systématique des enseignants les moins expérimentés dans les établissements les plus difficiles. "Je propose d'affecter dans les territoires en difficulté des enseignants expérimentés, sur la base du volontariat et de garantir une plus grande stabilité des équipes, quitte à accorder de meilleures conditions de travail pour ceux qui sont confrontés à des situations éprouvantes", a-t-il dit.

Le Snuipp-FSU, syndicat des enseignants du premier degré, s'est félicité d'un "discours volontariste", soulignant que le chef de l'Etat devait passer des paroles aux actes. "C'est un discours volontariste, d'engagement en faveur de l'école. Il était temps, tant l'école ces dernières années a été abîmée, asséchée, asphyxiée", a déclaré sur i>TELE son secrétaire général, Sébastien Sihr. "C'est maintenant le temps de la négociation, c'est un temps extrêmement important où il faudra passer de l'appel au changement à des mesures concrètes qui devront voir le jour dès la rentrée 2013", a-t-il ajouté. 

L'UNSA-Education a salué dans un communiqué des "mesures de réparation" pour l'école et a appelé à un dialogue "constructif" avec tous les personnels pour que "l'ambition de la réussite de tous ne reste pas un slogan".

L'UMP a dénoncé une décevante "grand'messe communicationnelle". "François Hollande n'a proposé qu'un rafistolage, dans un discours où la mollesse concurrençait l'ennui, où les platitudes rivalisaient avec les propositions à l'eau tiède. On est loin, très loin, du 'rêve français' qu'il vantait quand il était candidat !", déclare dans un communiqué la secrétaire nationale de l'UMP à l'égalité des chances, Camille Bedin.

©Crédit photo : REUTERS/Charles Platiau

Source : Reuters

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