Mali - A deux pas des combats, Areva et sa mine d’uranium d’Imouraren, mise en service fin 2013 au Niger

La mine d’uranium d’Imouraren devrait devenir la deuxième du monde. Le groupe nucléaire public français Areva espère mettre en service la future mine géante d’uranium d’Imouraren, au nord du Niger, "fin 2013", a déclaré mardi Sébastien de Montessus, directeur des activités minières du groupe. "Le projet continue au même rythme", a ajouté M. de Montessus lors d’une rencontre avec la presse, ajoutant qu’environ 500 personnes travaillaient actuellement sur le site...

Présentée par le groupe comme la "deuxième du monde", cette mine doit produire 5.000 tonnes d’uranium par an à plein régime et représente un investissement de plus de 1,2 milliard d’euros. Évoquant par ailleurs la crise alimentaire qui sévit au Niger, M. de Montessus a déclaré que le groupe avait mis en place une "aide d’urgence" d’un montant total d’environ 1 million d’euros. Concernant la crise budgétaire "aiguë" qu’il traverse, M. de Montessus a affirmé qu’Areva était "en train de regarder" ce que le groupe pouvait faire pour apporter son aide au pays. "Le gouvernement est dans une situation qui fait qu’il a besoin d’être aidé par ses partenaires", a-t-il estimé, rappelant notamment que l’organisation des élections (locales en novembre, présidentielles en janvier 2011) avait un "coût élevé".

Présent depuis 40 ans au Niger, où il extrait près de la moitié de son uranium, Areva a récemment enterré la hache de guerre avec les autorités de Niamey, qui l’avaient un temps accusé de soutenir la rébellion touareg. Le conflit a été définitivement règlé en mai 2009, avec le lancement des travaux sur la mine géante d’Imouraren, en présence de la présidente d’Areva, Anne Lauvergeon, et du président nigérien Mamadou Tandja, renversé depuis par un coup d’Etat.

Le groupe exploite pour le moment au Niger deux gisements, situés à 1.200 km au nord de Niamey, la capitale. Le premier à ciel ouvert à Arlit et l’autre souterrain à Akokan. 

Liens entre le Niger, la France et le Mali
Le Niger est le sixième producteur mondial d’uranium. Premier produit d’exportation, le minerai représente 5% de son produit intérieur brut (PIB) et génère plus de 5% des recettes fiscales. En tant qu'ancienne puissance coloniale saharienne, la France est liée par des accords de défense à Niamey (Niger) et à Bamako (Mali). De plus, en sa qualité de principal partenaire économique et premier bailleur de fonds du Mali et du Niger, elle se doit de contribuer à leur stabilité politique. 

Le Niger recèle une importance supplémentaire aux yeux de Paris, puisqu'il possède d'importants gisements d'uranium, d'où est extraite une partie du minerai utilisé dans les centrales nucléaires françaises. Par conséquent, la France a multiplié les efforts de conciliation, dépêchant régulièrement diplomates ou émissaires des services secrets pour servir de médiateurs entre les Fronts rebelles et les autorités nationales. La stabilité de la région est importante pour la France et Areva, ce qui pourrait expliqué en partie l'intervention des troupes françaises au Mali.

Il faut tout de même rappelé que cette opération est préparée depuis plusieurs mois. En effet, lors d'une entrevue le 15 novembre 2012 à l'Elysée entre le président Nigérien Mahamadou Issoufou et François Hollande, outre les contrats sur l'uranium, la crise malienne avait déjà été évoquée. Le Niger est depuis le début favorable à une intervention militaire africaine. Pour le président Issoufou, il est urgent pour lui et son pays de régler au plus vite la question du contrôle du nord du Mali par les groupes terroristes et des narcotrafiquants. Il l'avait reconfirmé à l'Elysée : "Nous Niger, nous souhaitons que cela intervienne le plus tôt possible. Ça fait des mois qu’on en discute, il y a eu beaucoup de réunions d’experts. Donc le concept d’opération me paraît avoir été bien défini."

Sources : icp.ge.ch - CGT - RFI
©Infographie LeFigaro

Samuel Cour

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