Les attaques de drones pourraient bien être considérées comme des crimes de guerre

L'utilisation de frappes de drones par les Etats-Unis pour lutter contre le terrorisme irait à l'encontre du droit international et pourrait représenter un mauvais exemple pour d'autres pays, selon un rapporteur de l'ONU. Il a souligné que certaines des attaques pourraient constituer des crimes de guerre...

Christof Heyns, l'enquêteur spécial de l'ONU pour les meurtres extrajudiciaires a déclaré lors d'une conférence des Nations Unies à Genève, que les États-Unis doivent être tenu légalement responsable de l'utilisation de drones armés.

Il a également demandé à l'administration Obama de publier des statistiques sur le nombre de morts civils causées par les frappes sur les dirigeants terroristes présumés en Afghanistan, Pakistan et au Yémen.

Il a par ailleurs souligné le fait que les récentes attaques de drones américains enfreignaient le droit international car "de nombreuses attaques ciblés ont lieu loin des zones reconnues comme étant au coeur d'un conflit armé". Heyns a cependant ajouté que les frappes de drones pouvaient être légalement justifiables dans les zones de conflits telles que l'Afghanistan.

Il a poursuivi en disant que, cependant, "si il y a des frappes de drones secondaires sur des personnes tentant de venir en aide aux blessés due à l'attaque initiale du drone, ces nouvelles attaques sont un crime de guerre".

Sur la position des États-Unis expliquant que les tirs ciblées sont une réponse légitime aux attaques du 11 septembre orchestrées par Al-Qaïda, il a déclaré : "il est difficile d'imaginer comment les meurtres perpétrés en 2012 peuvent être justifiés en réponse aux attaques de 2001. Certains Etats semblent vouloir inventer de nouvelles lois pour justifier de nouvelles pratiques".

Carte des attaques de drones ayant eu lieu depuis 2004
au Pakistan. Cliquez sur l'image pour zoomer.
Les États-Unis font valoir que ses frappes de drones sont très efficaces pour la lutte contre les insurrections à l'étranger et qu'elles ne violent pas le droit international. Toutefois, Washington est de plus en plus critiqué, particulièrement récemment pour des attaques de drones qui ont tué plusieurs dizaines de civils au Pakistan et en Afghanistan.

La Chine et la Russie ont publié des déclarations au Conseil des Nations Unies des droits de l'homme cette semaine condamnant l'usage des drones par les États-Unis.

Heynes a exprimé lors de la conférence, sa crainte que d'autres pays adoptent la stratégie américaine afin de justifier les attaques de drones. "Ma préoccupation est que nous avons affaire ici à des situations qui font actes de jurisprudence dans le monde entier", a déclaré Heyns.

L'American Civil Liberties Mouvement (ACLU) a déclaré mercredi à la cour des droits de l'Homme de l'ONU que "les Etats-Unis ont mis en place leur propre cadre juridique pour les tirs ciblés, avec des normes beaucoup moins strictes que la loi ne le permet".

Les chiffres publiés par l'ACLU donne une estimation d'environ 4.000 personnes tuées lors d'attaques de drones américain depuis 2002 au Yémen, Pakistan et Somalie. Les enquêtes montrent qu'une grande partie des victimes étaient des civils et que les victimes ont augmenté de façon spectaculaire depuis que le prix Nobel de la paix Barack Obama assume la présidence.
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Vous pouvez retrouver la liste de toutes les frappes, années après années ainsi que le chiffrage des victimes sur Counterterrorism.newamerica.net

Samuel Cour

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