Europe: les liaisons dangeureuses entre entreprises et gouvernements

L'organisation Transparency International estime dans un rapport publié mercredi que les liens noués entre entreprises et gouvernements ont ouvert la voie à la corruption et nui à la stabilité économique dans de nombreux pays d'Europe. Contre ce phénomène, le Danemark, la Norvège et la Suède font figure d'exemples...


"A travers l'Europe, de nombreuses institutions qui définissent une démocratie et permettent à un pays de stopper la corruption sont plus faible qu'on ne le présume souvent", a expliqué l'un des responsables de l'organisation, Cobus de Swardt, en présentant les conclusions de Transparency International à Bruxelles. "Ce rapport soulève des questions troublantes à l'heure où l'Europe qui tente de régler sa crise économique a besoin d'une gouvernance transparente."

D'après ce document, quatre pays d'Europe du Sud -Grèce, Italie, Portugal et Espagne- "présentent de graves déficits en matière de surveillance du secteur public et des problèmes profondément enracinés d'inefficacité, de mauvaises pratiques et de corruption".

La Bulgarie et la Roumanie sont citées comme les nouveaux membres de l'Union européenne les plus inquiétants. Bien qu'ils aient adopté de nombreuses lois anti-corruption à la demande de l'UE, cela "ne s'est pas accompagné d'une adoption générale de normes, mesures et comportements éthiques".

En revanche, Transparency International désigne le Danemark, la Norvège et la Suède comme les pays les mieux protégés contre la corruption grâce à un dispositif solide de surveillance, d'audit, de justice et de mise ne oeuvre des lois.

Mais même des pays considérés comme des exemples d'intégrité ne sont pas irréprochables, selon l'organisation. La Suède et la Suisse n'ont pas légiféré sur le financement des partis politiques et la loi en la matière est "loin d'être exemplaire" au Danemark, en Allemagne et en Grande-Bretagne.

L'organisation appelle l'Union européenne à montrer l'exemple en adoptant des règles strictes pour ses propres institutions.

Transparency International précise avoir évalué plus de 300 institutions nationales dans 25 pays européens et conclut que nombre de gouvernements ne rendent pas suffisamment de comptes sur les contrats publics d'un montant moyen de 1.800 milliards d'euros par an.

En outre, seuls deux pays, la Norvège et le Royaume-Uni, protègent suffisamment ceux qui dénoncent la corruption. L'organisation reproche aussi à 12 pays de ne pas plafonner les dons de particuliers à des partis politiques et à 17 de ne pas avoir défini de code de conduite pour les membres du Parlement. Dans 20 des 25 pays, Transparency International a constaté qu'il existait des obstacles à l'accès à l'information publique.

Source : Romandie

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