La ville américaine, qui s'est déclarée en faillite jeudi 18 juillet, réfléchit aux solutions pour sortir de cette crise. Et les conséquences pourraient s'avérer douloureuses...
Est-ce la fin d’un long et douloureux déclin, ou au contraire un passeport pour la descente aux enfers ? Après l’annonce de sa mise en faillite, jeudi 18 juillet, la ville de Detroit et ses 700 000 habitants cherchent des réponses.
Les origines du désastre, somme toute prévisible, sont d’ores et déjà identifiées. Mo-town (pour Motor Town - "la ville du moteur"), quatrième ville du pays dans les années 1950, le berceau de General Motors, Ford et Chrysler a perdu depuis plus de la moitié (63%) de ses habitants.
La hausse du chômage, elle n'a pu être enrayée que par le plan d’Obama pour l’automobile en 2009. Mais ces deux facteurs conjugués ont plongé la municipalité dans une crise immobilière qui a contribué à plomber ses finances.
D’où un cercle vicieux auquel est venu s’ajouter une gestion calamiteuse, des services publics laissés dans un état de quasi abandon et un taux de criminalité cinq fois supérieur à la moyenne nationale. La ville est selon le magazine Forbes la plus dangereuse des Etats-Unis (et la 3e au Monde devant Badgad) avec selon les chiffres du FBI (police fédérale) 1.220 crimes violents commis chaque année pour 100.000 habitants. Dans ce contexte, un happy end collait difficilement au scénario.
Reste à savoir de quoi sera fait l’avenir de Detroit, qui laisse une ardoise de quelque 18,5 milliards de dollars. La justice fédérale doit maintenant décider si elle place la ville sous la protection du chapitre 9 du code américain des faillites. Ce qui pourrait lui permettre de bénéficier d’une protection temporaire vis-à-vis de ses créanciers. Washington a déjà fait savoir qu’il ne comptait pas remettre au pot, après avoir sauvé en partie General Motors.
Si tel était le cas, Kevin Orr, l'administrateur nommé pour gérer la crise, devra établir un plan de remboursement dont les conditions restent à fixer. Les salaires des employés municipaux, ainsi que leurs avantages, devraient être sérieusement réduits.
D’un autre côté, les impôts pourraient être augmentés, malgré l’appauvrissement de la population. Enfin, les actifs de la ville vont faire l’objet d’une attention toute particulière. Le musée d’art, dont la collection est estimée à plusieurs milliards de dollars, est d’ores et déjà au cœur des débats.
La renégociation de la dette, elle, a déjà commencé entre Détroit et certaines banques, qui voient évidemment la situation d’un très mauvais œil. Un étalement dans le temps pourrait également être envisagé.
Une chose est sûre : la ville sera pendant de longs mois marquée du sceau de l’austérité. Et Kevin Orr aura la lourde tâche d’échelonner un remboursement équilibré, afin de ne pas laisser Detroit tomber dans une nouvelle spirale dépressive, qui pourrait la reléguer au rang de lointain souvenir.
Sources : BFM Business - Slate.fr
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