Cachemire indien : six manifestants tués par les forces de l'ordre

Six personnes ont été tuées jeudi par des troupes paramilitaires au Cachemire indien lors d'une manifestation devant un poste des forces de sécurité frontalière, après un incident impliquant des troupes dans un centre musulman, ont indiqué deux sources policières sous le couvert de l'anonymat...

Les faits se sont produits à Gool, à 230 km de Srinagar, la principale ville de cette région administrée par l'Inde, selon ces sources. C'est le chaos. Six personnes sont mortes et des dizaines d'autres sont blessées. Le bilan pourrait s'alourdir, a rapporté un officier de police. 

Les manifestants s'étaient rassemblés après un incident mercredi soir impliquant des troupes paramilitaires dans un séminaire attenant à une mosquée, selon des témoins.

Selon le responsable de ce séminaire religieux, Qari Shabir, quatre membres des forces de sécurité frontalière (Border Security Forces, BSF) ont pénétré dans le centre à la recherche de rebelles au moment où un gardien du lieu récitait ses prières rituelles pour le ramadan. 

"Ils l'ont battu. Abdul Lateef (le gardien) a ensuite donné l'alarme et les gens ont commencé à se rassembler et le message a circulé", a déclaré M. Shabir à l'AFP par téléphone depuis Gool.

Des témoins avaient précédemment rapporté à l'AFP que des troupes étaient entrées la veille dans une mosquée de Gool pour se plaindre de la récitation bruyante de prières par des fidèles.

Selon des habitants, des manifestants ont exprimé leur colère devant le poste des forces de sécurité frontalière, qui ont répliqué en tirant sur le groupe. "Les soldats de la BSF (Border Security Forces) ont tiré indistinctement sur les manifestants", a rapporté à l'AFP un témoin sous le couvert de l'anonymat, interrogé par téléphone depuis un village voisin, Dharam.

Le Cachemire est divisé entre l'Inde et le Pakistan, qui revendiquent chacun dans son intégralité cette région himalayenne. La partie administrée par l'Inde est en proie à une insurrection depuis près de 25 ans mais la violence a nettement diminué depuis quelques années, même si la tension entre les habitants et l'important contingent des forces de sécurité est quasi permanente.

Source : AFP