Le président syrien Bachar al-Assad a condamné l'attentat suicide qui a tué un célèbre dignitaire religieux sunnite favorable au régime et 48 autres personnes à Damas, s'engageant à nettoyer le pays des extrémistes...
"Je présente mes condoléances au peuple syrien pour le martyr de cheikh Mohammad Saïd al-Bouti, ce grand personnage de la Syrie et du monde islamique", a dit M. Assad dans un message publié dans la nuit de jeudi à vendredi par les médias officiels.
Le chef de l'opposition syrienne Ahmed Moaz al-Khatib a condamné l'attaque en disant soupçonner le régime d'être derrière l'attentat commis jeudi soir dans la mosquée al-Imane dans le quartier de Mazraa, où cheikh Bouti avait l'habitude de donner des cours de religion les lundi et jeudi.
Le régime, à son tour, a accusé des terroristes, terme désignant les rebelles aidés dans leur combat contre l'armée par des jihadistes ayant revendiqué de nombreux attentats suicide, en particulier à Damas depuis le début du conflit il y a deux ans.
Membre d'une grande tribu kurde, cheikh Bouti, né en 1929, était célèbre car c'est lui qui chaque vendredi, délivrait un prêche à la télévision officielle.
Quarante-huit autre personnes, dont son petit-fils, ont péri avec lui à la mosquée où un kamikaze a détoné ses explosifs parmi les fidèles, selon un dernier bilan du ministère de la Santé. 84 autres ont été blessées. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), a évoqué un bilan de 46 morts.
L'attentat n'a pas été revendiqué mais son mode opératoire rappelle celui du réseau extrémiste Al-Qaïda.
"Ils t'ont tué croyant faire taire la voix de l'islam et la foi dans le pays (...), ils t'ont tué pour avoir élevé la voix face à leurs idées obscurantistes visant à détruire les principes de notre religion clémente", a indiqué M. Assad dans son message. "Je jure au peuple syrien que ton sang, celui de ton petits-fils et de tous les martyrs de la patrie n'aura pas coulé gratuitement, car nous serons fidèles à tes idées en anéantissant leur obscurantisme et leur incroyance jusqu'à ce que nous en nettoyons le pays", a-t-il poursuivi.
"C'est un crime à tout point de vue que nous rejetons complètement", a déclaré à l'AFP Ahmed Moaz al-Khatib, lui-même un dignitaire religieux. "Notre religion et nos valeurs ne permettent pas de traiter les divergences d'opinion par le meurtre".
L'Iran, principal allié régional du régime syrien, a condamné l'attentat de Damas, dénonçant le complot des Etats-Unis, du régime sioniste et de leurs agents régionaux qui aident et arment les groupes terroristes syriens pour créer des divisions inter-religieuses.
Vendredi, les combats entre rebelles et soldats continuaient de faire rage en Syrie en proie à la guerre depuis deux ans, alors que le chef de l'ONU Ban Ki-moon, a annoncé le lancement d'une enquête sur un éventuel recours aux armes chimiques dans le pays après des accusations réciproques des belligérants.
Sources : AFP - Romandie
©Crédit photo : YURI KADOBNOV - AFP
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