"Une fourchette approximative entre 150 000 et 200 000 €. Peut-être plus." Ce sont les premiers chiffres officiels du détournement de fonds découvert à la fédération du PS gardois en fin d’année dernière. Ces chiffres ont été révélés mardi matin à la presse par Serge Decons, expert-comptable alésien chargé depuis le 9 janvier par le PS gardois de quantifier le préjudice subi par la fédération socialiste...
Sur un budget annuel du PS gardois qui tourne autour de 230 000 à 250 000 €, ce détournement de fonds s’avère donc colossal. À ce jour, il n’implique qu’une seule personne : Nathalie Bouvet, salariée du parti qui officiait à la fédération du PS gardois en tant que secrétaire comptable depuis fin 2006 et avait une délégation de signature.
Cette dernière, qui a reconnu avoir détourné des fonds, fait actuellement l’objet d’une procédure de licenciement. Depuis la semaine dernière, elle est également visée au pénal par une plainte devant le procureur de la République de Nîmes pour "faux, usage de faux, escroquerie, abus de confiance, complicité, recel".
Les "actes malveillants", selon l’expression de Serge Decons, auraient débuté fin 2007. "Jusqu’en 2010, il s’agit essentiellement de fausses factures de fournisseurs. En 2011, la comptabilité enregistre des paiements qui n’ont pas de cause. Et en 2012, on possède des factures et pas de comptabilité", explique le commissaire aux comptes.
"Les gens qui font ces choses dans la durée ont des habitudes. Au début, ils testent. La fréquence des détournements était d’abord de trois par mois en début, milieu et fin de mois puis, en 2011 et 2012, ça a été au moins trois fois plus. Je considère qu’en 2011, en terme de volume, 50 % des écritures sont douteuses."
Ce dernier a révélé également que les sommes subtilisées étaient généralement comprises, chaque fois, "entre 800 et 1 100 €". Au total, ce dernier estime avoir repéré "320 écritures suspectes essentiellement sur 2011 et 2012."
Il a aussi révélé que ce mode opératoire était finalement "assez traditionnel" et surtout que les fausses factures étaient "facilement repérables".
Une question se pose donc : pourquoi les trois premiers fédéraux qui se sont succédé depuis 2006 à la tête du PS gardois, le cabinet d’experts comptables chargé chaque année de certifier les comptes et la commission des finances interne de la fédération du PS n’y ont-ils vu que du feu ? "C’est une question qui se pose. Il y a un partage de responsabilités", a estimé Serge Decons.
La fédération du PS gardois s’en remet maintenant à la brigade financière de la police judiciaire pour faire toute la lumière sur cette affaire.
Sources : Le Journal du Siècle - Midi Libre
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