La vraie crise est là : L’INSEE vient de publier les chiffres de création d’entreprises en 2012 et le redressement productif à la sauce Montebourg démarre très très mal. Si en 2012, 550 000 entreprises ont été créées en France, soit autant qu’en 2011, c’est dans la nature de ces entreprises, dans leur objet et dans leur effectif que la différence est flagrante...
D’un côté, les créations d’entreprises individuelles sont en légère hausse (+ 2 %), portées par les demandes d’immatriculation d’auto-entreprises (+ 5 %), de l’autre, le nombre de créations de sociétés diminue (- 4 %). Ce qui fait que, globalement, hors auto-entreprises, les créations d’entreprises sont en baisse (- 6,1 %). Tous types d’entreprises confondus, les créations évoluent peu.
Mais si on regarde plus précisément les chiffres correspondant aux entreprises hors auto-entreprises, on est confondu par l’ampleur du problème. TOUS les secteurs, mis à part l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale connaissent une chute, quelques fois importante (-13.6% dans l’industrie, -10.5% dans la banque et l’assurance, -11.1% dans les activités immobilières) du nombre de création d’entreprises.
Voici un tableau qui synthétise parfaitement le problème :
Cette situation est grave. Grave parce que le redressement de notre pays, qu’il soit productif ou non, passe par la création de richesses et la création de richesses passe par les entreprises. Ce sont les entreprises, ne le répéterons nous jamais assez, qui créent la plus-value qui leur permettra de payer des salaires, des taxes, de la TVA. Grave parce que nous avons là le meilleur baromètre qui soit de la confiance que les Français ont en l’avenir. Pour se lancer dans une création d’entreprise, il faut avoir confiance en l’avenir, se dire que les sacrifices des premières années ne sont qu’une sorte d’investissement personnel qui verra sa conclusion deux ou trois ou dix ans plus tard lorsque l’entreprise sera devenue solide et pérenne. Si les Français ne créent pas d’entreprises, c’est effectivement qu’ils n’ont pas cette confiance dans l’avenir. Ils ne croient pas que le contexte actuel leur permettra de créer à échéance de quelques années une entreprise solide et pérenne.
Convaincus de ne pas retrouver de travail salarié avant longtemps, conscients que s’ils ne se débrouillent pas par eux même ils finiront au RSA, de plus en plus de Français retrouvent le réflexe de leur culture, le "système D". Même si si attitude est parfaitement louable et respectable, elle ne constitue pas une perspective pour l’économie et pour le développement. Nous sommes au contraire en train d’entrer de plein pied dans l’économie de misère et d’auto suffisance récessionniste.
On constate que la majorité des entreprises créées (95 %) n’ont aucun salarié, ce qui fait écho à la part élevée des nouveaux auto-entrepreneurs (56 %). Toutefois, même hors auto-entrepreneurs, la part des entreprises employeuses reste faible (12 %). Or, nous le savons, les créations d’entreprises d’aujourd’hui sont les emplois de demain. Monsieur le ministre du "redressement productif" et ses commissaires en sont ils conscients ? En sont ils persuadés ? Que comptent ils faire pour relancer la dynamique entrepreneuriale ? A part, la BPI (Banque publique d'investissement), bien sûr…
Source : INSEE - MaVieMonArgent
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire