À peine revenu d’une visite aux Émirats arabes unis, où il a cherché des soutiens financiers à son intervention dans le Nord-Mali, le président français a engagé des troupes au sol pour, dans une première étape, reprendre Diabali, une localité de l’Ouest tombée la veille aux mains des islamistes...
Une trentaine de véhicules blindés français s’y dirige tandis que d’autres actions sont annoncées pour pourchasser et neutraliser les djihadistes plus au Nord, estimés entre mille et trois mille combattants. À en croire les communiqués du ministre de la guerre français, les mouvements djihadistes dans le Sahel malien n’ont pas dit leur dernier mot.
Dans leurs premiers "contacts" avec l’appareil ultra-sophistiqué de l’armée française, ils ont, de l’aveu du ministre français de la guerre, Yves Le Drian, montré une certaine capacité de résistance. "Ce sont des groupes, entraînés, déterminés et bien armés", a-t-il officiellement annoncé pour révéler le triple objectif français : arrêter l’offensive des groupes terroristes, préserver l’existence de l’État malien et lui permettre de recouvrer son intégrité territoriale et sa totale souveraineté et préparer le déploiement de la force d’intervention africaine autorisé le 20 décembre dernier par le Conseil de sécurité de l’ONU.
L’entrée dans la danse de la Misma, force internationale composée de contingents de la Cédéao, est annoncée pour la semaine prochaine, son état-major confié à un général nigérian se mettant à l’œuvre présentement à Bamako. Si on se base sur les commentaires d’Yves Le Drian, l’incertitude est permise et de se demander si l’opération sera-t-elle suffisante et arrivera-t-elle rapidement à éradiquer l’islamisme violent du Sahel ?
Le ministre de la Défense a énuméré ses forces déployées au Mali : 1 700 soldats pour la campagne dont 800 sur le terrain des combats. Le chiffre devra rapidement monté à 2 500 soldats français. En outre, douze chasseurs, des Mirages et des Rafales et cinq avions ravitailleurs sont actuellement à l’œuvre et leur quantité augmentera également en fonction de la montée en cadence de l’offensive contre les djihadistes.
Le ciel maliens devra s’habituer à voir plus d’avions tricolores car l’armée française va devoir affronter le gros problème, au fur et à mesure de son avancée, des distances gigantesques. Avec une zone aussi grande que la France, il lui faudrait mobiliser des moyens importants en termes de transports adaptés au Sahara. Et il n’y a rien à redire, la France s’installe dans une longue guerre. Une colonne d’une trentaine d’engins militaires de la force Licorne basée en Côte d’Ivoire est en train de remonter depuis Bamako vers le Nord, d’autres suivront.
Malgré cela, ça sera toujours insuffisant pour reconquérir, tenir et stabiliser le Mali. Il faut des troupes au sol, nombreuses, plusieurs dizaines de milliers d’hommes, selon des experts, pour boucler tout le nord du pays et empêcher que les djihadistes ne refluent vers les pays frontaliers et reviennent par la suite. Pour ne pas rester seule en première ligne, la France fait tout pour accélérer le déploiement des forces africaines qui interviendront au sol.
Comme le montre l'infographie de l'AFP ci-dessus, les français et les africains ne seront pas seuls dans cette guerre. Un soutien, principalement logistique, est attendu à la fois des Etats-Unis et du Canada, mais aussi et surtout de l'Union Européenne.
Samuel Cour
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