Douze policiers marseillais en garde à vue

Douze policiers de la brigade anti-criminalité Nord de Marseille ont été interpellés mardi et placés en garde à vue dans le cadre d'une instruction pour "vol et extorsion en bande organisée" et "détention, acquisition, transport, cession de stupéfiants"...

Les locaux de la Bac Nord, dans le XVe arrondissement de Marseille, ainsi que les domiciles des suspects ont été perquisitionnés par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), ont dit à Reuters la Direction générale de la police nationale (DGPN) et le parquet de Marseille. Selon les premiers éléments de l'enquête, les policiers se faisaient remettre des produits stupéfiants ou de l'argent par des trafiquants de drogue ou des vendeurs de cigarettes à la sauvette.

Quatre policiers ont été interpellés à 09h00 lors de leur prise de service. Le parquet de Marseille a ensuite annoncé que huit autres policiers avaient été interpellés dans la journée et placés en garde à vue. "Ces interpellations ont eu lieu dans le cadre d'une enquête qui dure depuis plusieurs mois. Interpellés, ces policiers sont forcément sous le régime de la garde à vue", a précisé Pascal Garibian, porte-parole de la DGPN. Leur garde à vue peut durer 96 heures.

Le parquet de Marseille avait ouvert une information judiciaire en février dernier dans ce dossier et la juge d'instruction Patricia Krummenacker a placé sur écoutes plusieurs protagonistes de cette affaire. "Il s'agit d'une instruction criminelle de vaste ampleur, un certain nombre d'autres interpellations vont être faites", a déclaré mardi lors d'une conférence de presse Jacques Dallest, le procureur de la République de Marseille. "Il ne s'agit pas de stigmatiser l'ensemble d'un service mais de déterminer s'il y a des brebis galeuses. Apparemment, il ne s'agit pas de pratiques occasionnelles, mais de pratiques assez répandues dans ce service depuis un certain temps", a-t-il ajouté.

L'enquête va devoir déterminer la véracité des faits, puis les éventuelles motivations des policiers, "crapuleuses, pour rendre service ou pour des opérations d'infiltration", a dit le procureur. Les faits de vols et extorsion en bande organisée relèvent de la juridiction criminelle et les peines encourues peuvent atteindre 20 ans de réclusion.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a souligné mardi soir sur France 2 qu'il n'y avait "pas de place pour ceux qui ne respectent pas les lois de la République" dans les rangs des forces de l'ordre. "J'ai besoin d'une police et d'une gendarmerie exemplaires", a-t-il déclaré. "Chaque fois qu'il y aura des policiers ou des gendarmes qui ne seront pas en phase avec le Code de déontologie (...), il y aura évidemment des sanctions et la justice passera", a-t-il ajouté.

Source : Reuters

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