Total, qui espère récolter les fruits d'une politique d'exploration plus audacieuse, pense pouvoir produire environ trois millions de barils équivalent pétrole par jour à l'horizon 2017, contre 2,3 millions en 2011. A l'occasion d'une journée investisseurs à Londres, le groupe pétrolier français a également dévoilé un programme de cessions portant sur 15 à 20 milliards de dollars (11,5 à 15,4 milliards d'euros) pour financer ses investissements et doper sa génération de trésorerie...
"(Ces cessions) ne sont pas seulement destinées à nous permettre d'atteindre nos objectifs en matière de taux d'endettement, l'objectif est bien plus d'investir davantage dans des projets intelligents pour le long terme", a déclaré aux analystes le PDG de Total, Christophe de Margerie. Le directeur financier, Patrick de La Chevardière, a précisé à des journalistes que les cessions incluraient des petites participations dans l'amont et l'aval.
Ces ventes pourraient également concerner TIGF, sa filiale de transport et de stockage de gaz située dans le sud-ouest de la France, le groupe ayant fait savoir en août qu'il était entré dans une "phase de réflexion" quant à sa position d'actionnaire de la société.
Total, qui a mis en place en 2011 une politique d'exploration orientée vers des projets plus difficiles mais aussi plus prometteurs, a en outre confirmé que sa production devrait croître de 3% par an en moyenne sur la période 2011-2015 dans l'hypothèse d'un baril à 100 dollars.
Près de 70% de la production supplémentaire nécessaire à l'atteinte des 3 millions de barils par jour est déjà en cours ou en phase de développement, a précisé le groupe, selon lequel le portefeuille de projets dont la production démarrera d'ici 2017 "offre des niveaux de rentabilité très compétitifs".
Trois principaux projets sont encore à l'étude pour doper la production à l'horizon 2017 : Egina, Kaombo et Moho, respectivement au large du Nigeria, de l'Angola et du Congo. Total espère toujours redémarrer avant la fin 2012 la production de sa plate-forme d'Elgin, en mer du Nord, interrompue en mars après une fuite de gaz.
La restructuration en cours de ses activités dans le raffinage et la chimie devrait aussi dégager des synergies et des gains d'efficacité qui ajouteront 650 millions de dollars par an à son résultat net d'ici 2015.
Alors que Total veut se concentrer sur ses plus grandes plates-formes, le directeur général de la branche raffinage et chimie, Patrick Pouyanné, a déclaré lors d'un entretien accordé à Reuters que le groupe envisageait d'investir 1,2 milliard d'euros dans son complexe pétrochimique d'Anvers pour doper ses capacités de production de diesel. La décision finale n'a pas été prise mais l'investissement, prévu pour 2014-2016, garantirait à la plus grande raffinerie européenne près de 500 millions de dollars de cash supplémentaires par an, a-t-il précisé.
Total souhaite cependant réduire son exposition au raffinage et à la pétrochimie en Europe de 20% sur la période 2012-2017, après une baisse de 23% de ses capacités installées dans la région entre 2007 et 2012, pour poursuivre son redéploiement en Asie et au Moyen-Orient.
Le groupe indique que son cash flow disponible en 2012-2014 va bénéficier des démarrages de projets, de la restructuration de l'aval et des cessions, et que la croissance de ce cash flow devrait s'accélérer sur la période 2015-2017.
L'action Total a terminé en hausse de 0,80% à 40,550 euros à la Bourse de Paris, affichant la deuxième plus forte progression du CAC, dans un marché en repli de 0,95%.
©Crédit photo : Samuel Cour
Source : Reuters
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