Vidéo amateur : des combattants de l’ASL exécutent sommairement des pro-Assad à Alep

Sur ces images d’une extrême violence, des combattants de l’Armée syrienne libre (ASL) sont filmés alors qu’ils exécutent d'une rafale de balles un groupe d’hommes accusés de faire partie d’un clan proche de Bachar al-Assad. À Alep, deux activistes de l’opposition, dont l'un qui a assisté à la scène, réagissent...

La vidéo a été mise en ligne mardi 31 juillet, quelques heures à peine après avoir été tournée. Elle montre l’exécution de quatre membres du clan Berri, réputé proche du régime, et de leur chef, Zeinou Berri. Sur les images, des hommes en uniforme amènent des prisonniers devant un groupe de combattants. Certains d’entre eux sont torse nu. On aperçoit des traces de coups et de sang sur leurs corps. Sous les huées et les cris à la gloire de l’ASL, on fait asseoir les prisonniers dos au mur. Quelques instants plus tard, des soldats ouvrent le feu et les prisonniers meurent sous une interminable pluie de balles.

Attention cette vidéo peut choquer.


Selon Rami Abderrahmane, de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ces faits sont avérés. Celui-ci affirme avoir reçu la vidéo de la part de soldats ayant participé à l’exécution qui a eu lieu, selon lui, mardi entre 14h et 19h : "Zeinou Berri, d’autres membres de sa famille, et certains de ses proches collaborateurs ont été arrêtés par l’ASL. Ils ont ensuite fait l’objet d’un procès sommaire, ont été pris en charge par les membres de la 'Brigade de l’unicité' [la plus importante d’Alep, une brigade rattachée à l’ASL qui regroupe la plupart des milices de la ville et de ses environs] avant d’être exécutés".

Les Berri sont une riche famille syrienne connue pour ses liens avec le clan Assad. Deux membres de cette famille sont actuellement députés au Parlement. Dès le début de la révolte, ils auraient "participé", toujours selon l’OSDH, à la répression des manifestations. Le 31 mai dernier, des combattants de l’ASL avaient déjà tué à Alep six membres de la famille Berri, qui avait alors riposté.

Nadim Houry, directeur adjoint de l'antenne Moyen-Orient de l'ONG Human Rights Watch, affirme sur Twitter qu’il s’agit d’un "crime de guerre" et invoque l’article 3 de la Convention de Genève qui indique que des prisonniers "ne peuvent pas être exécutés sans procès en bonne et due forme". De son côté, le Quai d'Orsay s'est dit "préoccupé par les informations faisant état d’exécutions sommaires en Syrie, qui auraient pu être commises par des groupes se réclamant de l’opposition. Tout ce qui va au-delà de la défense stricte et proportionnée des populations civiles face aux exactions commises par le régime syrien dessert la cause de l'opposition syrienne et l’aspiration légitime du peuple syrien à la démocratie".

Source : France 24

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