Nissan ne construira pas d'usine de batteries pour véhicules électriques à Flins (Yvelines), a-t-on appris mardi de source de l'entreprise. "Nous sommes au tout début du processus, mais Nissan a informé Renault qu'il n'aurait pas besoin de l'usine de batteries de Flins", a indiqué la source sous couvert d'anonymat. Ce projet d'usine, longtemps retardé, semblait définitivement compromis depuis que Renault a annoncé vendredi qu'il se fournirait auprès du futur site que le coréen LG Chemical projette de créer en France pour produire en 2015 des batteries de dernière génération. Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès de Nissan et de Renault...
L'abandon de l'usine de batteries de Flins, dont l'appel d'offres pour l'ingénierie avait pourtant été lancé en fin d'année dernière et la première pierre posée au début de cette année, constitue l'épilogue d'un feuilleton qui dure depuis maintenant trois ans.
Lors de la présentation du projet en 2009 dans le sillage du plan gouvernemental d'aide à l'automobile, l'usine était censée atteindre une capacité annuelle de 100.000 batteries et faire de Flins le centre névralgique des véhicules électriques en France dans le cadre d'un partenariat avec le Fonds stratégique d'investissement (FSI) et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA).
Renault avait cependant revu le montage financier du projet et annoncé en juillet 2011 que le FSI, qui devait y investir 125 millions d'euros, n'y participerait finalement pas.
Le projet, dont la première phase était estimée à 600 millions d'euros, avait également été retardé de deux ans en raison de sa complexité et de l'évolution rapide de la technologie en matière de charge électrique. L'entrée en production de l'usine, au coeur du plan stratégique actuel de Renault, avait alors été annoncée par le PDG Carlos Ghosn pour 2014.
Nouveau rebondissement en novembre dernier, Renault avait annoncé que ce n'était pas l'alliance qui exploiterait l'usine, mais seulement Nissan. Dans ce nouveau scénario, le groupe français restait propriétaire du terrain et du bâtiment, son partenaire japonais lui versait un loyer et fournissait en batteries Renault, qui demeure son principal client.
Pour sa gamme de véhicules électriques, Renault se fournit actuellement auprès de la JV entre Nissan et NEC pour ses Kangoo et Fluence, mais aussi auprès du coréen LG Chem pour les Twizy et la future Zoé. Dans les deux cas, les batteries sont importées.
Pour l'avenir, Renault a donc donné la préférence à la technologie de LG plutôt qu'à celle de son allié Nissan en annonçant vendredi qu'il pourrait former un partenariat avec le CEA et le coréen et se fournir auprès de celui-ci.
Interrogé vendredi sur les répercussions en termes d'emplois à Flins, le numéro deux de Renault, Carlos Tavares, a répondu que le plan de charge de l'usine d'assemblage - dont va sortir bientôt la Clio 4 et la Zoé - était amplement suffisant pour rassurer les salariés du site.
Fin juin, Renault a par ailleurs annoncé la suppression, sans licenciement sec, de 300 postes de structure sur deux ans sur le site, qui employait fin 2011 2.700 personnes.
Pour Nissan, il s'agit du deuxième projet européen d'usine de batteries qui s'arrête puisqu'en décembre il a déjà suspendu un chantier de 156 millions d'euros au Portugal. L'usine britannique de Sunderland produira en revanche bel et bien des batteries à partir du début 2013.
Source : Reuters
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