Le gouvernement espagnol a annoncé vendredi un nouveau plan d'austérité censé sauver 102 milliards d'euros d'ici à 2014, après s'être efforcé de rééquilibrer ses finances publiques et de souscrire aux limites du rapport déficit-PIB exigées par l'Union européenne (UE). Le nouveau plan prévoit notamment un montant de 65 milliards d'euros, à travers des hausses d'impôts et des réductions de dépenses déjà contenues dans un plan d'austérité de juillet, avec 35 milliards d'euros provenant d'une hausse de la taxe des ventes. Le secteur public, la santé et l'éducation seront tous affectés...
Avec la publication du plan d'austérité, l'Espagne, devenue récemment une importante source de préoccupation, en plein coeur de la crise de la dette de la zone euro, s'est également fixé comme objectif de limiter son déficit à 4,5% en 2013 et à 2,8% en 2014.
Selon les règles appliquées depuis longtemps par l'UE, le déficit des pays membres ne doit pas dépasser 3% de leur PIB. En juillet, Bruxelles a rappelé que Madrid devait réduire son défit public, présentement à 8,9% de son PIB en 2011, à 6,3% pour 2012. Si l'Espagne a manqué sa cible de 6%, elle est tenue de satisfaire aux normes de l'UE en matière de déficit en 2014, soit un an plus tard que prévu.
S'exprimant lors d'une conférence de presse vendredi après une réunion de son cabinet, le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a déclaré que les mesures visant à réduire les dépenses et à augmenter les revenus étaient un mal nécessaire pour atteindre l'objectif de l'UE. "Nous ne promettons pas de miracles. C'est une tâche énorme, mais pas une tâche impossible", a-t-il relevé.
En ce qui concerne un programme d'allocation de chômage, arrivé à échéance fin août, le Premier ministre a indiqué que le gouvernement n'avait pas encore décidé s'il convenait d'étendre le paiement mensuel d'environ 400 euros pour les personnes sans emploi pendant une longue période. Selon les chiffres fournis par l'Institut national de statistiques, le taux de chômage en Espagne a atteint 24,63% en juin, le plus haut niveau en Europe.
Le Premier ministre espagnol a également précisé qu'il n'avait encore pris aucune décision concernant les mesures supplémentaires prévues par la Banque centrale européenne en vue d'apaiser les préoccupations du marché qui ont poussé les coûts d'emprunt pour l'Espagne et l'Italie à des niveaux insoutenables. L'Espagne a bénéficié d'une bouée de sauvetage de 100 milliards d'euros de l'Union européenne pour son secteur bancaire, mais les investisseurs estiment qu'en raison de la hausse des coûts d'emprunt, il faudrait avoir un plan de sauvetage complet. "Je veux d'abord savoir si les mesures envisagées sont adéquates. Ensuite, je vais prendre la meilleure décision pour l'intérêt général du peuple espagnol", a dit M. Rajoy.
A l'annonce des réductions de dépenses, les travailleurs des chemins de fer espagnols ont organisé vendredi une journée de grève pour protester contre la restructuration proposée du secteur ferroviaire, entraînant ainsi l'annulation de quelque 500 trains en service.
Samuel Cour
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