La veuve du leader historique palestinien Yasser Arafat, Souha Arafat, a déposé mardi une plainte contre X pour assassinat au Tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (banlieue parisienne), suite à la découverte d'une quantité "anormale" de polonium, substance radioactive hautement toxique, sur les vêtements du défunt...
Selon le communiqué émis par l'avocat français de Souha Arafat, Pierre-Olivier Sur, le choix de diriger la plainte contre X signifie que la veuve et la fille de l'ex-chef de l'Autorité palestinienne, décédé en 2004 à l'hôpital militaire Percy (près de Paris), "n'accusent personne : ni Etat, ni groupement, ni individu".
Dans une interview publiée mercredi par le journal français Le Figaro, Mme Arafat a détaillé les raisons motivant son recours tardif à la justice, qui intervient huit ans après la mort de son époux. Evoquant sa fille Zahwa et son souhait de connaître la cause du décès de son père ainsi que le délai de prescription de dix ans qui ne s'est pas encore écoulé, elle a mis en avant un "élément clé", à savoir une enquête diffusée par la chaîne de télévision internationale qatarie Al-Jazeera et révélant la présence de "doses anormalement élevées de polonium sur les vêtements d'Arafat".
"L'auteur de l'enquête, le journaliste américain Clayton Swisher, m'a approchée fin 2011, et m'a demandé le rapport médical. J'ai eu confiance, c'est un journaliste sérieux qui a passé neuf mois à enquêter", a-t-elle notamment indiqué, précisant avoir alors confié au reporter les vêtements que portait son époux juste avant sa mort. "Puis au printemps (de l'année 2012), alors que son enquête avait bien avancé, Swisher est revenu me voir, en me disant qu'il avait des doutes, et après les conclusions du laboratoire suisse sur le polonium, je suis passée à l'action", a poursuivi Mme Arafat.
Elle a donc réclamé à l'hôpital Percy d'avoir accès aux prélèvements de sang et d'urine effectués sur son mari en 2004 afin de réaliser d'autres analyses, à la lumière des résultats troublants relayés par Al-Jazira. La réponse a été avérée négative, car les échantillons en question avaient été détruits il y a quatre ans. "Pourquoi a-t-on détruit une partie du dossier médical (de mon époux), alors que tout justiciable peut saisir la justice dix ans après la mort d'un proche ?" s'est-elle étonnée.
"C'est mon devoir de mère et d'épouse que de rechercher la vérité hors de tout contexte politique", a affirmé Mme Arafat, avant de souligner sa "confiance dans la justice française".
Le leader palestinien est décédé à l'hôpital militaire Percy, en région parisienne, le 11 novembre 2004, à l'âge de 75 ans, sans que les causes exactes de sa mort ne soient déterminées.
Source : Xinhua
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