Coup de pub ou simple trolling ? Le dépôt du logo et du slogan Anonymous auprès de l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) pour une utilisation commerciale par un site français n'a pas vraiment plu au collectif. Mardi, les trublions masqués ont lancé l'opération de représailles AnonTrademark, accompagnée de leur classique vidéo inspirée du film V for Vendetta...
"Hello, citoyens du monde. Le logo et le slogan Anonymous ont été souillés et déposés à l'INPI par une entreprise en ligne du nom d'Early Flicker ou E-Flicker. Selon le droit français, elle en est désormais propriétaire. Son arrogance et son ignorance ne resteront pas impunies. Anonymous va mettre hors-ligne tout site ou business qu'elle possède et ne s'arrêtera pas avant que la licence ait été révoquée et des excuses publiques reçues".
Déposée en février dernier, et repérée lundi par @Asher_Wolf sur Twitter, la demande a été approuvée en juin par l'INPI, selon Forbes. Selon la base d'images Wikimedia Commons, le logo du costume sans tête "a été placé dans le domaine public par son auteur, Anonymous", qui accorde de ce fait «à toute personne le droit d'utiliser cette œuvre dans n'importe quel but, sans aucune condition, sauf celles requises par la loi».
"Les conditions semblent remplies puisque la marque est enregistrée et qu'il ne semble pas y avoir de recours effectué", a expliqué l'INPI à Sud Ouest. Valise, parapluie, mug, tshirt... La marque "Anonymous" peut, selon les demandes 3897980 et 3897981, être exploitée commercialement sur de nombreux accessoires.
Le site en ligne de vêtements et d'ustensiles ménagers Pickapop.fr vend de nombreux produits, notamment plusieurs t-shirts estampillés du logo et du slogan Anonymous. Une requête WhoIs révèle qu'il appartient à la société Early Flicker, une agence de développement Web. Cette dernière, domiciliée à Paris, possède également une boutique eBay vendant des t-shirts entre 18 et 20 euros. Elle dispose d'un numéro SIREN authentique déposé auprès de l'INSEE.
L'email du dépositaire révèle un nom : Apollinaire Auffret, listé comme "directeur de publication". Contacté par 20 Minutes, ce dernier n'a pas répondu. Les numéros de téléphone, fixe et portable, de l'agence ont, semble-t-il, été déconnectés, tout comme un compte Facebook publié par Anonymous. Dans une classique opération de "doxing", le collectif a également publié d'autres informations personnelles, dont une adresse qui appartiendrait à un "proche".
Sur IRC mercredi, certains sympathisants Anonymous spéculaient sur une simple blague. D'autres misaient sur un coup de pub: avec le buzz généré, le site va bénéficier de nombreux liens. Ceci peut permettre un meilleur référencement sur les moteurs de recherche, un gain potentiellement plus important que le temps passé hors-ligne à cause des attaques ponctuelles en déni de service d'Anonymous.
Malgré tout, ceux qui provoquent directement la ruche ont souvent payé le prix fort, comme la firme de sécurité HBGary, dont le PDG avait dû démissionné après avoir joué au chat et à la souris avec Anonymous. Reste à savoir si le collectif, dont plusieurs cadres ont été arrêtés par le FBI, a conservé sa capacité de nuisance.
Source : 20minutes.fr
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