Les combats continuent à faire rage entre les deux forces en présence. La Syrie est désormais en état de guerre civile, 15 mois après le début d'un soulèvement contre le régime de Bachar al Assad, qui a perdu le contrôle de nombreuses zones urbaines, a déclaré mardi Hervé Ladsous, chef des opérations de maintien de la paix de l'Onu.
Il s'agit de la première fois qu'un responsable de l'Onu de premier plan évoque ouvertement une guerre civile en Syrie. "A l'évidence, ce qui se passe, c'est que le gouvernement syrien a perdu des pans entiers de territoires dans plusieurs villes au profit de l'opposition et il souhaite reprendre le contrôle de ces secteurs", a-t-il ajouté.
"On a désormais la confirmation de l'utilisation d'hélicoptères de combat, en plus des chars et de l'artillerie", a-t-il dit. La semaine dernière, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon avait évoqué un danger "imminent" de guerre civile en Syrie.
Ladsous a également évoqué les tirs qui ont visé des observateurs de l'Onu mardi à Haffeh, dans l'ouest du pays. Des manifestants ont lancé des pierres et des barres de fer sur le convoi et des coups de feu ont même été tirés en direction de trois voitures transportant les "bérets bleus" qui se retiraient.
"L'un des observateurs a été presque blessé. Nous pensions qu'il avait été blessé, mais en fait la balle n'a pas pénétré, touchant seulement sa chaussure. Il y a eu de nombreux impacts (de balle) sur la voiture, c'était bien volontaire", a déclaré le diplomate français. Selon Ladsous, les tirs semblaient venir de la foule de civils.
Les insurgés encerclés depuis mardi dernier par l'armée syrienne dans la ville de Haffeh ont déclaré ce mardi avoir de plus en plus de difficultés à évacuer les civils pris sous les bombardements.
Kofi Annan, émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe, s'est dit fortement préoccupé par la situation à Haffeh, où il a réclamé le déploiement immédiat d'observateurs.
L'armée syrienne a quant à elle repris lundi le contrôle total des zones occupées par les rebelles dans la province de Homs (centre), province qui est devenue ces derniers mois un important champ de bataille entre les forces gouvernementales et les rebelles armés.
Les médias syriens pro-gouvernementaux ont décrit la prise de contrôle des quartiers de Khalidieh et de Bab Sbaa par les forces gouvernementales comme un signe montrant que le gouvernement "est de moins en moins patient face aux attaques audacieuses des rebelles armés".
Les observateurs ont également signalé de violents combats à Rastan et Talbiseh de la province de Homs. Ils ont déclaré que l'Armée syrienne libre (rebelle) a capturé des soldats des forces gouvernementales à Talbiseh, et que les tirs de l'artillerie lourde et des mitrailleuses ont également été entendus, a déclaré Mme Ghosheh. "Nous appelons également toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à faciliter l'entrée des observateurs de l'ONU dans la zone de conflit", a-t-elle dit.
Dans la province orientale de Deir el-Zour, les groupes armés ont fait exploser un gazoduc, provoquant la fuite de près de 400 000 mètres cubes de gaz, sans faire d'incendie.
Abdel Basset Sayda, un Kurde de 56 ans, a été élu ce week-end pour diriger le SNC (Syrian National Council - Opposition), basé à Istanbul. Il a expliqué que sa nomination a montré que l'élection n'a discriminé personne, ethniquement ou religieusement. Selon lui, l'opposition syrienne tiendra une réunion à Istanbul les 15 et 16 juin, pour discuter de la période de l'après-Assad.
Samuel Cour
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire