Émeutes en Algérie après la tentative d'un homme de s'immoler par le feu

Photo publiée sur la page Facebook JijelNews. 
Après un accrochage avec des policiers, un vendeur ambulant de la ville de Jijel, a tenté de s'immoler par le feu. Cette décision désespérée a provoqué la colère des jeunes de la ville qui ont brûlé des voitures et mis à sac des bâtiments publics. Des violences qui pourraient faire écho à la vague d’émeutes qui a suivi le suicide de Mohamed Bouazizi en Tunisie et conduit au départ de Zine Ben Ali. Pour autant, à Jijel, les habitants n’y voient pas le début d’une révolution.

Le pays est régulièrement le théâtre de protestations contre l’augmentation générale des prix et contre le chômage, un fléau qui touche particulièrement la jeunesse (21% selon un récent rapport du FMI). Depuis quelques mois, les immolations par le feu de jeunes désespérés par le manque d’avenir se comptent par dizaines selon la presse algérienne. À dix jours des premières élections législatives depuis les réformes du président Abdelaziz Bouteflika, elles traduisent plus que jamais un malaise social galopant.

Vidéo des émeutes de Jijel dimanche 29 avril :

Plusieurs algériens ont témoignés au micro de France 24 : 

"Beaucoup de voyous ont profité de l’occasion pour brûler des édifices" selon Samou Samir, 27 ans. 

Pour un jeune lycéen de 20 ans, "Les jeunes ont voulu dénoncer le 'hogra', les abus de pouvoir des policiers".

Un retraité qui ne parlera pas sous son vrai nom témoigne : "Le problème en Algérie, c’est que les jeunes ne veulent pas vraiment travailler. Ils cherchent des emplois qui ne sont pas trop fatigants et qui paient bien. C’est plus simple de gagner de l’argent illégalement, via la revente de cigarette, que d’être fonctionnaire. Les jeunes qui sont sortis dans la ville hier n’étaient que des délinquants qui avaient en tête ce qu’il s’est passé en Tunisie pour se faire remarquer. Mais l’Algérie n’est pas la Tunisie. Par ailleurs, les gens civilisés et éduqués savent bien que ce genre d’acte n’aboutira à rien. Il n’y a rien de politique derrière ces manifestations. Personne à Jijel ne soutient ce qu’ils ont fait."

Aux dernières nouvelles, le vendeur ambulant a succombé à ses blessures, il est décédé aujourd'hui.

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