Action coup de poing de deux pères à Nantes

Un père séparé de ses enfants s'est hissé pendant plusieurs heures samedi en haut d'une ancienne grue du port de Nantes (Loire-Atlantique), en soutien à un autre père, réfugié depuis la veille sur une première grue désaffectée distante de quelques centaines de mètres. Cette nouvelle action coup de poing survient à quelques jours d'une manifestation prévue mercredi à Nantes par l'association "SVP Papa" pour "dénoncer les dérives du pouvoir judiciaire" en matière de justice familiale...

Nicolas Moreno, un grimpeur-élagueur de 34 ans, a déployé samedi matin sur la grue une banderole "Pères en galère, pères solidaires". Ce père de deux garçons en bas âge, qui habite Romans-sur-Isère (Drôme) et qui souhaitait apporter son soutien à Serge Charnay, le père retranché sur l'autre grue depuis vendredi matin, est descendu de la grue samedi en fin d'après-midi.

"C'était un message de soutien pour Serge, pour lui dire qu'il n'était pas tout seul", a dit Nicolas Moreno à la presse. "Un message à tous les papas désespérés aussi, qu'ils sachent qu'avec un bout de ficelle on peut arriver à faire des choses, et qu'avec un peu de culot, on peut arriver à se faire entendre."

"Il y a des lois qui sont très très bien faites, on souhaite simplement qu'elle soient appliquées équitablement", a-t-il poursuivi. "Malheureusement, la justice n'est pas impartiale, il suffit de prendre tous les chiffres sur les résidences et domiciliations des enfants, 80% des domiciliations sont remises aux mamans". Beaucoup de pères séparés sont isolés, se battent seuls dans leur coin et ne croient plus en la justice, avait dit un peu plus tôt sa mère, Brigitte Volmat. "Alors que le gouvernement prévoit d'accorder des droits aux beaux-parents, ceux des pères séparés sont bafoués", avait-t-elle dit.

Nicolas Moreno avait déjà entamé une grève de la faim en novembre à Valence (Drôme), après la décision de la justice de fixer la résidence principale de ses enfants dans les Landes, où a déménagé leur mère. Il avait alors reçu le soutien de Serge Charnay, qui a déployé vendredi une banderole "Benoît, deux ans sans son papa" en haut d'une première grue.

Cet ancien informaticien au RSA, sans domicile fixe, dit avoir fait quatre mois de détention provisoire entre septembre 2011 et janvier 2012, pour avoir enlevé son fils de six ans des mains de ses grands-parents maternels "pour l'emmener en vacances" en Ardèche.

Après avoir entamé des discussions avec les forces de l'ordre tout au long de la journée, il a rejeté vendredi soir les propositions de médiation qui lui ont été faites.

Source : Reuters

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