Centrale de Brennilis: des associations réclament la suspension du démantèlement

Sept associations de protection de l'environnement ont saisi mercredi le Conseil d'Etat pour réclamer la suspension du démantèlement partiel par EDF de la centrale nucléaire de Brennilis, à l'arrêt depuis 1985, a-t-on appris jeudi auprès de l'une de ces associations...

EDF s'apprête à démanteler les 16 échangeurs de chaleur situés dans l'enceinte du réacteur nucléaire de Brennilis, aussi sept associations du Finistère viennent de déposer un référé en suspension, indique dans un communiqué Sortir du nucléaire Cornouaille.

Le référé devrait être examiné dans les jours à venir par le Conseil d'Etat, ajoute l'association antinucléaire à l'origine de l'initiative aux côtés notamment de Bretagne vivante ou Consommation logement et cadre de vie. 

Le chantier de démantèlement partiel de la centrale, qui concerne la station des effluents et les échangeurs thermiques, a été relancé à la fin juillet 2011 par décret, après une suspension de quatre ans obtenue sur recours par les militants antinucléaires.

Cette reprise de démantèlement partiel aurait dû strictement se limiter aux opérations inachevées autorisées par le premier décret de 1996, notamment le démantèlement de la station de traitement des effluents, toujours pas terminé en raison des difficultés rencontrées, estime Sortir du nucléaire Cornouaille.

Les sept associations ont déposé le 28 septembre 2011 un recours en annulation des travaux de démantèlement devant le Conseil d'Etat. Elles demandent qu'enfin soit organisé en 2013 un débat public sur la question du démantèlement.

"Mais on n'ouvre pas ce débat parce qu'on ne veut pas que les citoyens prennent conscience de ce que c'est que le démantèlement des centrales nucléaires !" a estimé a expliqué à l'AFP Chantal Cuisnier, porte-parole de l'association antinucléaire. 

"Je travaille strictement dans le respect des éléments qui m'ont été attribués par l'Etat au travers de ce décret (de juillet 2011, ndlr) de démantèlement. Je réalise en toute sécurité mes chantiers, notamment celui des échangeurs de chaleur", a réagi le directeur de la centrale nucléaire, Jean-Christophe Couty, lors d'une conférence de presse. "Le démantèlement des échangeurs de chaleur --16 bouteilles d'acier de 20 m de haut et 1 m de diamètre, devrait durer 24 mois", a-t-il ajouté, indiquant que le premier allait être démantelé au cours de l'été.

"Il nous reste à finir les trois ateliers de découpe qui vont permettre de couper et de conditionner les morceaux d'échangeurs de chaleur pour ensuite les évacuer vers les centres de l'Andra, l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs", a souligné M. Couty, qui n'a pas souhaité commenter la saisie du Conseil d'Etat par les sept associations.

Doyenne des centrales françaises, Brennilis doit servir de test pour de futures autres déconstructions de centrales. Prototype mis en service en 1967 et arrêté en 1985, la centrale est l'unique exemple industriel français de la filière nucléaire à eau lourde, ensuite abandonnée au profit des centrales à eau pressurisée. 

L'Agence de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé début octobre avoir refusé le dossier déposé l'an dernier par EDF en vue du démantèlement total de la centrale. La décision de l'ASN est liée à l'arrêt de la construction d'un site d'entreposage de déchets nucléaires, Icéda, prévu par EDF sur le site du Bugey, dans l'Ain. Le permis de construire de ce site a été annulé par la justice.

"Le démantèlement total, à savoir assainissement et libération du site, est prévu à l'échéance 2025", a rappelé toutefois M. Couty.

Sources : EDF - AFP - Romandie

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