Nigeria: L'armée abat plusieurs habitants de Maiduguri après une attaque à la bombe

Les soldats nigérians ont ouvert le feu à l'aveugle lundi sur des habitants de Maiduguri, dans le nord-est du pays, après une attaque à la bombedans cette ville qui avait visé l'armée, ont affirmé des témoins. Des troupes avaient été déployées après l'attaque contre une patrouille militaire tôt lundi matin, qui avait fait au moins deux blessés parmi les soldats, selon l'armée. Les soldats ont également incendié des habitations et des commerces, ont indiqué des habitants de Maiduguri, berceau du groupe islamiste Boko Haram...

Selon des témoins, les soldats ont d'abord frappé les gens avec des fouets et les crosses de leurs fusils. "Au début, les soldats arrivés après l'explosion ont molesté les habitants, les ont fouettés", a raconté un habitant sous le couvert de l'anonymat. "Mais ensuite, ils ont commencé à les abattre et ont mis le feu aux maisons et aux commerces", a-t-il ajouté, évoquant un bilan d'une trentaine de morts.

Un autre habitant, qui n'a pas estimé le nombre de victimes, a raconté que les soldats se sont rendus dans le quartier et ont ouvert le feu sur toutes les personnes dans leur champ de vision. Il a lui aussi indiqué qu'ils avaient incendié des commerces et des habitations. Ces violences ont entraîné la fermeture du marché de Gamboru, selon des témoins. 

"La bombe, posée sur une route, a explosé quand le véhicule de la patrouille de l'armée a roulé dessus", a expliqué le porte-parole militaire de l'Etat de Borno, le lieutenant-colonel Sagir Musa. "Il y a eu une explosion de bombe, qui a touché un véhicule JTF à 7h15 environ ce matin, sur Lagos street, dans la métropole de Maiduguri. Deux soldats ont été blessés", a déclaré M. Musa dans un communiqué dans lequel il fait référence aux forces armées conjointes (JTF).

Deux habitants du quartier ont dit avoir vu six soldats morts évacués dans un véhicule de l'armée. Des associations de défense des droits de l'homme ont accusé l'armée nigériane de recourir à la violence suite à des attaques contre ses hommes. Interrogé sur ces accusations, M. Musa n'a pas souhaité faire de commentaire.

La ville de Maiduguri est considérée le fief du groupe islamiste Boko Haram, accusé d'avoir tué plus de 1.400 personnes depuis 2010, dans le nord et le centre du Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique. L'attaque qui a visé lundi une patrouille militaire n'a pas été renvendiquée dans l'immédiat.

Source : AFP

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