Manuel Valls soutient Arnaud Montebourg sur le nucléaire

Manuel Valls considère comme Arnaud Montebourg que le nucléaire est une "filière d'avenir", une position qui provoque un tollé chez les écologistes. "C'est une filière d'avenir, incontestablement", a dit lundi le ministre de l'Intérieur sur Europe 1, tout en rappelant les engagements de François Hollande en matière de réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% d'ici à 2025...

Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait lancé la polémique dimanche sur BFM-TV en disant considérer le nucléaire comme une "filière d'avenir". Manuel Valls a réaffirmé lundi que la centrale alsacienne de Fessenheim serait fermée au cours du quinquennat (alors que la centrale génère quelques 2000 emplois directs et indirects dans la région et a versé 50 millions d'Euros d'impôts et taxes en 2011 selon EDF). 

"Il y a besoin de renouveler nos centrales nucléaires, ses différentes filières", a dit le ministre de l'Intérieur, précisant que des débats sur le sujet auraient lieu au sein du gouvernement et dans le cadre de la conférence environnementale, en septembre.

Le président PS de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a également défendu les propos d'Arnaud Montebourg, estimant qu'ils étaient une "évidence", en raison notamment des démantèlements à venir. Que le nucléaire soit une filière d'avenir, "c'est une évidence, à partir du moment où l'annonce qui a été faite par le président de la République c'est de dire 50% dans le cadre du mix énergétique en 2025", a-t-il dit lundi sur RTL.

"Il faut que toutes les centrales qui seront encore en place pour assurer ce 50% d'énergie d'origine nucléaire en 2025 soient à la pointe du progrès", a-t-il ajouté. "En même temps, vous allez avoir tous les nouveaux emplois liés aux démantèlements".

Réagissant aux propos d'Arnaud Montebourg, le député écologiste de Gironde Noël Mamère a parlé de "nouvelle provocation" et dénoncé une "entorse très sérieuse" à l'accord entre le PS et EELV, appelant le ministre à "revoir sa copie", et le Premier ministre à démentir ses propos. Mais la plupart des dirigeants d'Europe écologie-Les Verts ont voulu y voir des propos "isolés". "Ce n'est pas le gouvernement qui s'est exprimé hier, c'est un ministre qui a donné son point de vue personnel", a estimé lundi sur i>TELE François de Rugy, co-président du groupe écologiste à l'Assemblée nationale.

"Nous savons depuis toujours qu'Arnaud Montebourg a toujours été un pro-nucléaire de choc (...) c'est pour ça que nous ne donnons pas plus d'importance que cela à ces propos qui sont quand même très isolés, qui n'ont jamais été repris au sein du gouvernement", a-t-il ajouté.

Dans le cadre des élections législatives de juin dernier, le Parti socialiste et EELV ont signé un accord qui prévoyait, entre autres, la réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité française. Les écologistes ont deux ministres au gouvernement. 

Crédit photo : REUTERS/Vincent Kessler

Source : Reuters

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