L'UE surveille la politique française envers les Roms

La Commission européenne, qui avait menacé en 2010 d'engager une procédure d'infraction contre Paris pour sa politique envers les Roms, surveille de près la manière dont les autorités françaises procèdent au retour de ces populations dans leur pays d'origine, a-t-on appris vendredi auprès d'un de ses porte-parole...

La Commission n'a aucune compétence sur les démantèlements de campements illégaux mais tient à s'assurer que les retours volontaires proposés aux Roms respectent la législation européenne en matière de libre circulation, précise-t-elle.

Plusieurs campements de Roms ont été démantelés ces derniers jours, notamment en banlieue de Lyon, Lille et Paris et un charter de 240 Roms bénéficiaires de l'aide au retour a quitté Lyon jeudi pour Bucarest, déclenchant la colère des associations et d'une partie de la gauche.

"Nous suivons la situation, ce qui est rapporté dans les médias, et nous avons également demandé aux services techniques des autorités françaises de nous donner davantage d'informations sur la situation", a dit à Reuters Mina Andreeva, porte-parole de la Commission européenne. "Il s'agit de surveiller la situation", a-t-elle ajouté lors d'une conversation téléphonique.

Dans un discours prononcé en juillet 2010 à Grenoble, l'ancien président Nicolas Sarkozy avait demandé le démantèlement de toutes les implantations sauvages de campements roms en France.

Viviane Reding, la commissaire européenne à la Justice et aux droits fondamentaux, avait estimé que le traitement réservé aux Roms par les autorités françaises était une "honte" et brandi la menace d'une procédure d'infraction. La Roumanie et la Bulgarie, d'où sont originaires la plupart des Roms séjournant en France, font partie de l'Union.

Sous la pression de Bruxelles, la France a finalement transposé dans sa législation l'entièreté des règles européennes relatives à la libre circulation des personnes, prévoyant notamment le droit à un appel pour toute personne se voyant remettre une obligation de quitter le territoire. "Normalement, cette législation devrait offrir aux citoyens les garanties nécessaires en cas de retour involontaire, mais nous devons le vérifier", a indiqué Mina Andreeva.

En mai dernier, la Commission européenne a invité les 27 Etats membres de l'UE à mettre en oeuvre des stratégies nationales pour améliorer l'intégration économique et sociale des 10 à 12 millions de Roms que compte l'Union.

Selon un rapport de l'Agence des droits fondamentaux sur la situation des Roms dans 11 États membres, un Rom sur trois est au chômage, 20 % ne bénéficient d'aucune couverture santé et 90% vivent sous le seuil de pauvreté.

Source : Reuters

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