Deux séismes frappent l'Iran, 250 morts et 1.800 blessés

Deux puissants séismes ont frappé le nord-ouest de l'Iran samedi, faisant au moins 250 morts et quelque 1.800 blessés, selon un bilan provisoire, alors que les secours continuaient de fouiller les décombres dans plusieurs dizaines de villages malgré la nuit. Des milliers de personnes ont fui leurs habitations et 16.000 ont trouvé refuge dans des abris de fortune alors que la région était touchée par une quarantaine de répliques...

Six villages ont été détruits et une soixantaine ont été endommagés à plus de 50%, rapportent les médias iraniens, qui citent un responsable de la province de Khalil Sa'ie. Le vice-ministre de l'Intérieur Hassan Ghadami, cité par l'agence Fars, a donné un bilan provisoire de 250 tués, 1.800 blessés et 110 villages endommagés.

Des photos publiées sur des sites iraniens d'information montrent des corps allongés sans vie sur le sol d'une morgue dans la localité d'Ahar. D'autres représentent des immeubles effondrés et des voitures ensevelies sous des gravats. Selon l'Institut géologique américain (USGS), la première secousse d'une magnitude de 6,4 s'est produite aux alentours de 12h30 GMT à 49 km au nord-est de la grande ville de Tabriz, à une profondeur de 9,9 km. La seconde, de magnitude 6,3, a eu lieu près de la ville de Varzaghan "dont la population, apeurée, s'est précipitée dans les rues en raison de la force de la secousse", rapporte Fars.

Un hôpital de campagne a été installé à Varzaghan où l'hôpital de la ville compte seulement deux médecins et manque de fournitures médicales et de nourriture, alors qu'environ 500 blessés doivent y être soignés, selon l'agence Mehr. "Jusqu'à présent, 73 corps ont été transportés dans les locaux de la médecine légale", a rapporté Bahram Samadirad, responsable local. "Comme certains blessés sont dans un état critique et que les sauveteurs sont toujours en train de secourir des personnes bloquées sous les décombres, le bilan pourrait encore s'alourdir", a-t-il ajouté.

Tabriz, plaque tournante du commerce iranien, est située loin des zones de production pétrolière et des sites nucléaires connus du pays. "J'étais au téléphone avec ma mère quand elle a dit : 'Il y a un tremblement de terre', puis la ligne a été coupée", témoigne sur Facebook une femme originaire de Tabriz et qui vit à l'étranger.

Si les bâtiments de la ville, solidement construits, semblent avoir échappé à la destruction, ce n'est pas le cas dans les villages, où les habitations, souvent faites de blocs de béton ou de torchis, peuvent s'effondrer facilement sous l'effet d'un tremblement de terre. "Nous étions chez nous, au sixième étage quand le séisme a frappé", a raconté au téléphone Massoud, un habitant de Tabriz. "Cela a duré très longtemps. Pendant environ 40, 45 secondes, tout a tremblé et nous nous attendions à ce que l'immeuble s'effondre, mais rien n'est arrivé".

Le responsable d'une province a invité la population de la région à passer la nuit dehors par crainte de nouvelles répliques, rapporte Irna. Mahmoud Mozafar, un responsable du Croissant-Rouge cité par l'agence Mehr, a estimé par ailleurs que 16.000 personnes avaient été hébergées en urgence.

Le député Abbas Falahi a fait savoir que les habitants de la région avaient besoin de pain, de tentes et d'eau potable. Selon lui, entre 10 et 20 villages n'auraient pas encore été atteints par les secours. Le ministre iranien de la Santé, Marzieh Vahid Dastejerdi, a indiqué que 48 ambulances et 500 poches de sang ont été envoyées vers les zones les plus sinistrées, précise Irna. De son côté, le Croissant rouge turc a dit avoir envoyé un camion d'aide médicale à la frontière et le ministère turc des Affaires étrangères a offert son aide.

L'Iran, traversé par plusieurs grandes failles sismiques, a connu ces derniers temps des tremblements de terre majeurs, dont le dernier qui a détruit la ville antique de Bam où plus de 25.000 habitants ont péri en 2003.

Source : Reuters

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