PSA veut une baisse du coût du travail, Ayrault dubitatif

Le numéro un de PSA Peugeot Citroën espère que le plan automobile du gouvernement permettra de baisser le coût du travail, un souhait accueilli tièdement par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, au lendemain de l'annonce de 8.000 suppressions de postes chez le constructeur. Philippe Varin a également insisté vendredi sur la nécessité de préserver la capacité d'innovation de la filière, qui plaide en particulier pour un maintien du crédit impôt recherche...

"Je comprends l'émotion et je comprends la vigilance, mais j'attends aussi de voir le 25 juillet quel pourra être le plan du gouvernement de soutien à l'ensemble de la filière automobile", a dit le président du directoire de PSA sur RTL.

"Ce plan, nous sommes absolument prêts à y contribuer (...), nous ne demandons pas une aide directe, la prime à la casse c'est du dopage (...). Par contre, sur les coûts pour restaurer nos marges, il y a une marge de flexibilité sur le coût du travail (...), donc il faut baisser les charges qui pèsent sur le travail de manière massive", a-t-il ajouté.

Jean-Marc Ayrault a répliqué que "ce serait un peu facile que le PDG de cette entreprise se défausse en disant : traitez la question du coût du travail, et tout sera résolu".

"J'ai dit à la conférence sociale que le gouvernement était prêt à engager une réflexion sur le financement de notre système de protection sociale, mais ce n'est pas la question aujourd'hui avec l'annonce du groupe Peugeot", a ajouté le Premier ministre devant des journalistes lors d'un déplacement à Nantes.

Le gouvernement a confié à l'ancien président d'EADS, Louis Gallois, une mission sur la compétitivité des entreprises pour préparer la mise en oeuvre de mesures avant la fin de l'année.

Il a par ailleurs annoncé que le financement de la protection sociale serait réformé en 2013, un moyen de déplacer une partie des prélèvements du travail vers une autre assiette.

Philippe Varin insiste d'autre part dans un entretien au quotidien Libération sur les mesures de soutien aux véhicules émettant moins de CO2, comme le bonus-malus actuellement en vigueur, sur des actions sur le crédit automobile, et sur la fiscalité des achats de flottes de voitures par les entreprises.

Le premier constructeur automobile français, confronté depuis l'été dernier à une chute de ses ventes en Europe, notamment du Sud, a annoncé jeudi 8.000 nouvelles suppressions d'emplois et la fermeture de son usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Le ministre du Redressement progressif, Arnaud Montebourg, a déclaré dans la soirée que le groupe n'avait pas à ses yeux apporté des justifications suffisantes pour expliquer ce plan.

"Nous n'avons rien à cacher et d'ailleurs, avec les pouvoirs publics, nous sommes d'une totale transparence sur la gravité de la situation, sur le plan que nous prenons", a dit Philippe Varin.

Prié de dire si ses décisions étaient négociables, il a répondu qu'il existait une marge de manoeuvre dans la manière dont elles seraient appliquées.

"Nous avons pris un engagement, c'est que le dialogue social serait exemplaire, ça veut dire qu'il y a bien sûr des marges de liberté dans la manière dont nous allons appliquer le plan".

Sur la reconversion du site d'Aulnay, où il a exclu une opération immobilière, Philippe Varin a ainsi souligné que les pouvoirs publics avaient un rôle à jouer.

"Nous allons pouvoir attirer d'autres entreprises et là, avec l'Etat, nous pouvons faire un travail commun", a-t-il dit.

Sur le calendrier de l'annonce de la fermeture de l'usine de Seine-Saint-Denis, Philippe Varin a confirmé que le choix d'annoncer cette décision après les dernières élections ne devait rien au hasard.

"Nous avons pris la décision dans le premier semestre, évidemment c'est une décision tellement importante qu'il n'était pas question d'en faire un enjeu de la période électorale. Nous avons attendu, dès que possible nous avons pu le faire", a-t-il dit.

Source : Reuters

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