PSA prépare une restructuration, crainte à Aulnay

PSA Peugeot Citroën annoncera en juillet de nouvelles mesures d'économies qui, selon les syndicats du constructeur automobile, prendront la forme d'une vaste restructuration des usines et des sites tertiaires du groupe. Confronté depuis l'an dernier à une chute de ses ventes en Europe, notamment en Europe du Sud, PSA a déjà annoncé 6.000 suppressions d'emplois en Europe et un vaste plan d'économies d'un milliard d'euros...

Il compte maintenant aller plus loin pour réduire ses coûts et les surcapacités dont souffrent ses usines, françaises notamment, ce qui le conduira à convoquer dans les prochains jours un comité central d'entreprise prévu avant la fin juillet.

"Nous aborderons l'ensemble de nos problématiques industrielles et de nos problématiques structurelles", a déclaré Denis Martin, directeur industriel de PSA, au cours d'un point de presse organisé en marge d'un comité de groupe européen.

"On ne voit pas malheureusement, dans les toutes prochaines années, comment le marché européen va rebondir, donc on est dans une situation très difficile. Nous serons obligés de prendre un certain nombre de mesures, entre autres sur l'ensemble des structures", a-t-il ajouté, sans plus de précisions sur ces mesures.

Selon Xavier Lellasseux, représentant du syndicat CFDT chez PSA, elles prendront la forme "d'un grand plan de restructuration des usines et du tertiaire qui viendra s'ajouter au plan d'économies en cours".

"On nous dit que les nouvelles mesures demanderont des efforts aux salariés, on en déduit qu'elles auront un impact sur l'emploi, que la fermeture d'Aulnay va être annoncée, mais qu'il y aura aussi des annonces sur d'autres sites industriels et tertiaires", a-t-il ajouté.

Prié de dire si les nouvelles réductions de coûts viendraient s'ajouter à l'objectif d'un milliard d'euros ou si elles sont nécessaires pour l'atteindre, Denis Martin s'est refusé à tout commentaire.

"L'engagement de toute l'équipe est de tenir l'objectif du milliard cette année, et nous le tiendrons", a-t-il simplement répondu.

Denis Martin s'est par ailleurs refusé à évoquer l'avenir des usines individuellement, et notamment celui du site d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) qui paraît encore plus compromis avec la libération prochaine de nouvelles capacités sur le site voisin de Poissy (Yvelines).

Un autre délégué de FO a indiqué que PSA allait annoncer vendredi en comité d'entreprise une réduction de la capacité de production à la rentrée à Poissy - pour passer de 52 à 35 Peugeot 208 à l'heure - dans le cadre du rééquilibrage avec les sites de Trnava, en Slovaquie, et de Mulhouse.

"Si vous diminuez la 208, vous pouvez monter le flux de la C3", a déclaré Jean-Pierre Mercier, représentant du syndicat CGT. "Tous les éléments sont maintenant réunis pour l'annonce fin juillet d'une fermeture d'Aulnay".

L'usine, qui emploie 3.600 personnes, produit aujourd'hui exclusivement la petite Citroën C3, également assemblée à Poissy à côté de la DS3 et de la 208. La direction de PSA assure qu'Aulnay produira encore des C3 en 2014, mais refuse de s'engager sur un modèle pour lui succéder.

"Vous me citez le cas d'Aulnay, je vous parle également du sujet de Rennes, nous avons également un certain nombre de problématiques sur d'autres sites, avec du chômage qui est relativement élevé au niveau du groupe", a-t-il ajouté.

L'usine bretonne de PSA produit les grandes voitures du groupe. Le directeur du site a évoqué récemment la possibilité que ce segment soit à l'avenir confié au partenaire General Motors.

"Ce qui nous inquiète, c'est que la restructuration qui s'annonce est en fait indépendante de l'alliance avec GM", poursuit Xavier Lellasseux (CFDT). "On peut craindre une deuxième vague pour l'emploi lorsque les groupes de travail rendront en octobre leurs conclusions sur les projets communs en cours".

Source : Reuters

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