La Bourse de Paris au plus bas de l’année, l'euro et le pétrole chutent

Décevant, le rapport sur l'emploi aux Etats-Unis a noirci un panorama économique déjà bien sombre. Ajouté aux indicateurs d’activité décevants en Chine et dans la zone euro, il a exacerbé l’aversion au risque des investisseurs. Le Cac 40, qui a sombré jusqu’à -3,14 %, termine en repli de 2,21 % à 2.950,47 points. Il touche une nouveau plus bas de l’année ! Toutes ses composantes sont dans le rouge, à l’exception de BNP Paribas...

Les investisseurs ont broyé du noir vendredi. Qu’elles proviennent de Chine, d’Europe ou des Etats-Unis, toutes les statistiques sont aussi décevantes les unes que les autres. Mais c’est surtout l’emploi américain qui affole les places financières : la première économie du monde n’a créé que 69.000 emplois non agricoles en mai, soit son chiffre le plus faible depuis un an, selon le rapport du Département du Travail. Les économistes de marché en attendaient deux fois plus, aux alentours de 150.000. Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, les chiffres d’avril et de mars ont été révisés à la baisse, à 77.000 et 143.000 respectivement (contre 115.000 et 154.000 estimés précédemment) et le taux de chômage a grimpé à 8,2 % de la population active, alors qu’il était espéré stable à 8,1 %. 

Autre signe de l’affaiblissement des Etats-Unis, l’indice ISM manufacturier a reflué à 53,5 en mai, contre 54,8 en avril, se maintenant donc au-dessus du seuil des 50 points, qui marque la délimitation entre expansion et contraction de l’activité. "La composante nouvelles commandes rebondit et l’indice prix payés recule, ce qui est de bon augure", commente Alexandra Estiot, économiste chez BNP Paribas, avant d’ajouter "que les vents contraires qui soufflent sur le reste du monde nous font nous interroger sur la soutenabilité de l’exception américaine". 

Ces deux chiffres décevants alimentent la déprime sur les marchés financiers, déjà inquiets de la situation dans la zone euro. En avril, le taux de chômage a atteint, selon Eurostat, le niveau record de 11 % de la population active au sein des Dix-Sept. Il existe bien sûr de fortes disparités entre les pays : sans surprise, les taux de chômage les plus importants ont été enregistrés en Espagne (24,3 %), en Grèce (21,7 % en février, les données de mars et avril ne sont pas disponibles) et au Portugal (15,2 %). Et les plus faibles en Allemagne (5,4 %), au Luxembourg (5,2 %), aux Pays-Bas (5,2 %) et en Autriche (3,9 %). 

Autre signe inquiétant, l'activité du secteur manufacturier a connu, en mai, sa plus forte contraction en près de trois ans, plombée par la crise de la dette et un repli des nouvelles commandes. Chris Williamson, chef économiste chez Markit note par ailleurs que le repli de l’euro face au dollar n’a pas encore eu d’effets positifs sur les exportations

En Chine, l’activité manufacturière est tombée à un plus bas d’un an. Dans ce contexte, les investisseurs trouvent refuge sur les marchés obligataires. Les emprunts d’Etat allemand et américain voient leur taux battre des records de faiblesse. Le 10 ans américain tombe à 1,46 % en fin de session européenne, tandis que le rendement du Bund allemand touche 1,17 %. L'once d'or repasse au-dessus des 1.600 dollars - 1.606 dollars - au second fixing à Londres. En revanche, l’euro, sur le marché des changes, a chuté sous 1,23 dollar pour la première fois depuis juillet 2010 (à 1,2286) avant de remonter à 1,2405 dollar

Les actions sont elles aussi délaissées. A Paris, l’indice Cac 40, qui a sombré jusqu’à -3,14 % après les chiffres de l’emploi américain, termine en repli de 2,21 %, à 2.950,47 points, s’inscrivant un nouveau plus bas de l’année. Sur la semaine, le baromètre parisien abandonne 3,20 %. Londres glisse de 0,6 %, Francfort de 3,39 %, Milan de 1,04 % et Madrid de 0,16 %. A New York, le Dow Jones le Nasdaq Composite perdent 1,9 %.

A l’exception de BNP Paribas (+ 0,72 %) les banques fléchissent de nouveau. Crédit Agricole abandonne 0,35 %, à 2,882 euros, et Société Générale recule de 0,59 %, à 15,965 euros.

Plus forte pondération du Cac 40, Total recule de 2,20 %, à 34 euros, dans le sillage des cours du pétrole. Le baril de Brent de la mer du Nord perd 3,38 dollars, à 98,70 dollars, et celui de qualité WTI abandonne 3,2 dollars, à 83,32 dollars.

Les valeurs du luxe terminent en forte baisse après l’annonce d’un nouveau séisme au Japon, marché très important en termes de demande. LVMH perd 5,65 % à 112,65 euros, PPR cède 3,48 % à 111 euros et Hermès International recule de 0,96 % à 259,10 euros. En outre, selon une note de Morgan Stanley, le secteur européen du luxe pourrait être confronté à certains risques : plusieurs signes incitent à une prudence accrue sur les perspectives à moyen terme d’autant que les deuxième et troisième trimestres sont "traditionnellement calmes", note l’intermédiaire.

Source : Reuters, investir.fr

S.C

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