Rothschild rachète 37% de Rockefeller & Co

Le fonds coté RIT Capital Partners, présidé par Jacob Rothschild, a annoncé mecredi l'acquisition de 37% de la société américaine Rockefeller Financial Services auprès de la Société Générale, dans le cadre d'une alliance stratégique entre les deux dynasties financières. Rockefeller Financial Services est la maison mère de Rockefeller & Co, créée en 1882 pour gérer la fortune familiale du magnat du pétrole John D. Rockefeller et aujourd'hui encore détenue par la famille du même nom... 

L'opération, pour laquelle aucun détail financier n'a été rendu public, se fait dans le cadre d'un partenariat stratégique qui rassemble deux des noms les plus reconnus et respectés dans le monde de l'investissement, a souligné RIT dans un communiqué.

"Je connais Lord Rothschild depuis cinq décennies et les liens entre nos deux familles demeurent solides. Je suis ravi d'accueillir Jacob et RIT comme actionnaires et partenaires", a déclaré David Rockefeller, directeur honoraire de Rockefeller & Co.

RIT, coté à Londres, possède pour 1,9 milliard de livres d'actifs (2,3 milliards d'euros) et la famille Rotschild en possède une part significative. Rockefeller & Co, basé à New York et non coté, gérait pour sa part 34 milliards de dollars au 31 mars.

La transaction reste soumise à l'approbation des autorités et devrait être finalisée d'ici la fin septembre, selon RIT.

La banque française Société Générale avait acquis un participation de 37% dans Rockefeller en juin 2008 pour un montant qui n'avait pas été communiqué à l'époque.

Too big to fail
L'alliance de ces 2 grandes institutions financières s'inscrit en partie dans une stratégie de plus en plus en vogue : le "Too big to fail", autrement dit, trop gros pour s'effondrer. Cette tactique consiste pour une entreprise, généralement une banque ou une compagnie d'assurance, à atteindre une taille très importante de sorte qu'en cas de faillite, une intervention des gouvernements sera nécessaire pour éviter l'effet dominos (faillites en cascade...).

Le cas de l'assureur AIG lors de la crise des subprimes illustre ce phénomène. Il a été renfloué par le gouvernement américain pour éviter que sa faillite ne cause des pertes de l'ordre de 3 200 milliards de dollars au sein du système financier international. En 2008, JPMorgan Chase avait racheté Bear Stearns alors en faillite suite à la crise des subprimes et Barclays avait acquis pour 1,7 milliard de Dollars US la banque d'investissement et de courtage de Lehman Brothers également en faillite. 
Plus récemment, JPMorgan Chase & Co a rachèté en 2010 pour 1,7 milliard de dollars RBS Sempra, un spécialiste du marché des matières premières (pétrole, gaz, électricité, métaux...), filiale à 51% de Royal Bank of Scotland et à 49% du groupe d'énergie Sempra Energy, devenant ainsi l'un des quatre principaux acteurs de ce marché.

Ces fusions-acquisitions se multiplient et le nombre d'acteurs sur le marché se réduit de plus en plus. Ce phénomène s'est fortement accentué, à la fois parce que la crise a affaiblie la capitalisation de certaines banques (devenues des proies des géants du secteur) ; mais aussi, parce qu'il devient nécessaire de grossir afin qu'en cas de faillite, les conséquences soient si désastreuses sur l'économie, que les pouvoirs publics soient obligé d'intervenir.

Sources : RT

Samuel Cour

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