Après des mois de bataille législative, le Sénat américain a adopté jeudi à une large majorité la première réforme de l'immigration en un quart de siècle aux Etats-Unis, qui conduirait à la régularisation de millions de sans-papiers, en majorité mexicains...
"Yes we can !" ont crié, depuis les tribunes pleines à craquer, de jeunes militants pro-immigrés, après l'annonce de l'adoption, par 68 voix contre 32, du texte historique qui devra être harmonisé dans les mois prochains avec la version concurrente sur laquelle la Chambre des représentants travaille.
Le président Barack Obama soutient le plan, une promesse de longue date qui semble aujourd'hui atteignable, après des années de paralysie à Washington. L'élection présidentielle de novembre a été vécue comme un électrochoc par le parti républicain, quand seuls 29% des hispaniques ont voté pour son candidat, Mitt Romney.
"N'avons-nous pas en nous le pouvoir de faire sortir de l'ombre 11 millions de personnes, qui sont aujourd'hui exploitées et ne bénéficient pas des protections liées à la citoyenneté ?", a lancé le républicain John McCain, un des architectes de la loi. "Ils sont là aujourd'hui, et les expulser tous est impossible et irréaliste", a renchéri le démocrate Charles Schumer.
"Qu'il s'agisse d'immigrés hautement qualifiés qui inventent des nouvelles technologies ou de main d'oeuvre non qualifiée, les immigrés ont toujours fait partie de la 'success story' américaine", a-t-il déclaré. Le texte, long de plus de 1.000 pages, conduirait à la régularisation d'environ 11,5 millions de personnes en situation irrégulière et à leur possible naturalisation à la fin d'une période transitoire d'au moins 13 ans.
Ce plan prévoit aussi la construction, le long des 3.200 kilomètres de frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, de centaines de kilomètres de nouvelles clôtures, et le doublement progressif des effectifs d'agents chargés de la surveiller pour atteindre 38.000 agents, un chiffre sans précédent.
La Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, travaille sur sa propre version de la réforme et n'examinera pas immédiatement le texte du Sénat, que beaucoup de républicains considèrent comme encore trop laxiste.
"C'est historique, mais seulement parce que nous allons répéter les erreurs de 1986, quand nous pensions que nous allions sécuriser la frontière, et évidemment nous n'y sommes pas arrivés", a déclaré à des journalistes le sénateur Républicain Charles Grassley, en évoquant la loi d'amnistie votée en 1986 et promulguée par le président Ronald Reagan.
Source : AFP
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