Appel à la grève contre les nouveaux rythmes scolaires

Des syndicats d'enseignants appellent à la grève mardi dans les écoles primaires parisiennes pour protester contre les nouveaux rythmes scolaires, à la veille de la présentation du projet de loi pour la refondation pour l'école. Une journée d'action nationale est également prévue mercredi à l'appel d'une intersyndicale qui réclame le report de la mise en oeuvre de la semaine de 4 jours et demi officiellement prévue pour la rentrée 2013...

Selon le projet de décret du gouvernement, les communes ont jusqu'au 8 février pour saisir le département et demander un report d'un an de l'entrée en vigueur de la réforme, soit à la rentrée 2014. "Il faut changer les rythmes scolaires mais pas n'importe comment", estime le SNUipp-FSU, premier syndicat des enseignants du primaire, qui prévoit d'adresser mercredi 101 interpellations pour "un vrai changement" au ministre de l'Education Vincent Peillon.

"L'actuel projet n'est pas satisfaisant : aucune garantie d'un périscolaire gratuit et de qualité pour tous, possibilité de modifier les rythmes scolaires sans passer par les conseils d'école, aucun geste en terme de revalorisation des enseignants prenant en compte notamment les coûts engendrés par le passage à 4,5 jours", déplore le syndicat.

Le SNUipp-FSU, qui prône un report de la mesure à la rentrée 2014, se dit toutefois ouvert à des modifications dès 2013 "dans la mesure où les conditions de réussite seraient réunies localement et que ces propositions émaneraient des conseils d'école."

François Hollande s'est engagé en octobre à procéder à une refonte de l'école avec la volonté de mettre en oeuvre des changements structurels plutôt qu'une énième réforme. Un fonds spécifique de 250 millions d'euros va être débloqué en 2013 pour aider les collectivités à financer la prise en charge des enfants pendant les heures réaménagées par la réforme.

A Paris, le Front de Gauche appelle Betrand Delanoë à reporter une réforme "bâclée" qui "dégrade sensiblement les conditions de travail des enseignants." Le maire socialiste a fait part début janvier de son intention de mettre en oeuvre la réforme des rythmes scolaires dès 2013 dans sa ville.

"Rien n'indique qu'elle permettra de lutter contre les inégalités scolaires qui existent à Paris, comme ailleurs. C'est à cette question qu'une réforme de l'école devrait s'atteler", estime Ian Brossat, président du groupe PCF-PG au conseil de Paris.

A l'UMP, on dénonce une réforme qui n'est "ni financée, ni correctement préparée" et un calendrier "trop serré et complètement irréaliste". "Le retour à la semaine de quatre jours et demi représente un coût important pour les collectivités, qui n'a pas du tout été évalué", a dénoncé la semaine dernière le secrétaire national à l'Education de l'UMP, Franck Riester, dans un communiqué.

"Les questions de la prise en charge financière de l'accueil périscolaire ou des transports scolaires n'ont toujours pas été tranchées et ce n'est pas la dotation de 50 euros par élève promise aux communes qui permettra de résoudre cette équation", a-t-il ajouté.

Source : Reuters
©Crédit photo : REUTERS/Jean-Paul Pélissier

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