Wall Street attend dans l'anxiété la suite des résultats

Une semaine après l'ouverture de la saison des résultats, les investisseurs restent plus que jamais sur leurs gardes. Soutenus par les espoirs d'intervention de la Banque centrale européenne et de la Réserve fédérale les indices boursiers ont très fortement progressé en septembre, jusqu'à toucher des plus hauts de cinq ans, mais en ce début de mois d'octobre, le pessimisme a repris le dessus...

Les quelques résultats déjà publiés cette semaine ont confirmé ce que beaucoup redoutaient : le ralentissement économique mondial a produit ses effets sur l'activité des entreprises au troisième trimestre.

La semaine qui s'ouvre lundi sera décisive sur le front des résultats avec ceux notamment de General Electric, Microsoft ou encore IBM

"La prudence est plus que jamais le mot d'ordre alors que l'Europe et la Chine continuent de peser sur les résultats", souligne Michael Loewengart, directeur de l'investissement stratégique chez E-Trade Financial. "La tonalité générale est si pessimiste que nous pourrions observer quelques belles surprises à implications haussières, mais la moindre mauvaise nouvelle pourrait se traduire par des pertes considérables." Pour la première fois en trois ans, les prévisions laissent entendre que le bénéfice enregistré par les entreprises cotées sur le S&P 500 (Standard & Poor's 500 - NDLR) devrait diminuer de 3% en moyenne.

Cette semaine également, sont attendus les trimestriels de poids lourds de l'industrie bancaire, Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs et Morgan Stanley. Les chiffres livrés vendredi par JPMorgan Chase et Wells Fargo n'ont rien fait pour rassurer les investisseurs. La première des deux banques a en effet publié un bénéfice record pour le troisième trimestre, mais sa marge bénéficiaire a diminué plus qu'attendu. "Nous avons besoin de voir que les banque s'en sortent bien, et JPMorgan ou Wells ne nous ont pas apporté le coup de fouet auquel nous nous attendions", a dit Wayne Kaufman, analyste marché en chef de John Thomas Financial. "Citigroup est celle que nous attendons. Si le bénéfice ressort moins bon que ce que nous attendions, cela pourrait être très inquiétant pour l'économie dans son ensemble".

Sur les 6% d'entreprises du S&P 500 qui ont publié, 59% ont dépassé les attentes, moins que le taux moyen de 67% enregistré au cours des quatre derniers trimestres, selon des données Thomson Reuters. "Nous voulons que le pourcentage dépasse de loin la barre des 60 si nous voulons que le marché dispose d'un quelconque soutien", a dit Wayne Kaufman. Le S&P 500 a abandonné 2,2% la semaine dernière, un repli sans précédent depuis juin. En cause, des résultats mitigés mais aussi et surtout des avertissements sur les perspectives publiés par des grands groupes, dont Chevron et Alcoa.

Sur le front des technologiques, la volatilité pourrait bien être de mise, au risque qu'elle se reflète dans les cours du Nasdaq, alors qu'on attend les publications de Microsoft, Google, IBM et Intel, qui a récemment abaissé ses perspectives. "Les résultats des technologiques pourraient constituer un bon reflet de l'état des dépenses des entreprises, ce qui nous donnera un indice sur la manière dont les entreprises perçoivent l'avenir", a dit John Carey, gestionnaire de portefeuille chez Pioneer Investment Management à Boston.

La courbe des indices sera également affectée par l'évolution de la situation en zone euro où la crise ne donne pas vraiment de signe de vouloir s'estomper. Un accord sur une restructuration de la dette grecque pourrait être trouvé dans la semaine.

©Crédit photo : REUTERS/Brendan Mcdermid

Source : Reuters

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