Explosion d'un train au Québec : premier bilan provisoire

Certains l'avaient vu avancer dans la campagne québécoise avec une lueur suspecte dans l'une des locomotives. Lancé à toute vitesse dans la nuit, le train-fantôme a ravagé samedi le centre-ville de Lac-Mégantic, au Canada, et fait au moins 80 disparus selon la Presse...

La compagnie américaine The Montreal Maine & Atlantic, propriétaire du train, a expliqué à l'AFP qu'avant la catastrophe, le convoi de wagons-citernes avait été immobilisé dans le village voisin de Nantes pour effectuer un changement d'équipe. "Pour une raison inconnue, il s'est mis à avancer, à bouger dans la pente le conduisant jusqu'à Lac-Mégantic, alors que les systèmes de freinage étaient pourtant activés", a dit le porte-parole de la compagnie, Christophe Journet. Par conséquent, il n'y avait pas de conducteur à l'intérieur lorsque le train s'est emballé.

Une femme interrogée par la radio a dit être sans nouvelles de quinze de ses proches. "Je n'ai jamais vu un train rouler aussi vite dans le centre de Lac-Mégantic", a témoigné un autre habitant. "J'ai vu les wagons sortir des rails... et tout a explosé. En moins d'une minute, le centre-ville a été englouti par le feu." "Le pétrole en feu s'est répandu dans les égouts et a propagé l'incendie dans plusieurs rues", a précisé le président de la compagnie ferroviaire Montréal, Maine & Atlantique (MMA)", Edward Burkhardt.


Des témoins ont parlé de six grosses explosions. Plus de 21 heures après la première, un wagon-citerne brûlait encore et les pompiers, dont certains venus de l'Etat du Maine, aux Etats-Unis, aspergeaient encore d'eau froide ceux qui n'ont pas explosé. Une zone de sécurité a été mise en place dans un rayon d'un kilomètre autour du site de l'accident et 2 000 personnes ont été évacuées.

Le porte-parole de la police, Guy Lapointe, a fait état d'un mort et prévenu que le bilan allait s'alourdir. Il n'a pas voulu se prononcer sur les chiffres de 40 à 80 disparus avancés par la presse. "Nous pensons que le nombre de personnes signalées disparues sera plus élevé que le bilan final", a-t-il dit, expliquant que certains personnes ont été mentionnées à plusieurs reprises, et que d'autres ne se trouvaient en réalité pas en ville au moment de l'accident.

Le convoi de 72 wagons-citernes et cinq locomotives, chargé de pétrole, était parti de Montréal, à 250 km à l'ouest, et devait se rendre sur la côte atlantique, dans le port de Saint-John (Nouveau-Brunswick). Son ultime destination a plutôt été la rue principale de cette petite ville de 6.000 habitants située aux confins des montagnes des Appalaches, rasant tout sur 2 kilomètres carrés.

Dans cette région à la frontière de l'Etat américain du Maine, l'histoire locale est intimement liée à celle du train. "Depuis quelque temps, le trafic ferroviaire avait nettement augmenté", raconte à l'AFP Rémi Tremblay, le rédacteur en chef de L'Echo de Frontenac, le journal local. "Il y avait de plus en plus de trains de marchandises, c'était une source d'inquiétude", dit le journaliste, qui a dû abandonner sa maison trop proche du brasier, comme 2.000 autres habitants.

Le chef des pompiers de la ville, Denis Lauzon, confesse : ses services voulaient que les transporteurs ferroviaires informent à l'avance des horaires des trains de marchandises ainsi que des types de produits convoyés. "Mais on n'avait pas encore soumis de demande formelle".

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