Les Etats-Unis approuvent un nouveau terminal d’exportation de gaz naturel

Washington autorise le terminal Freeport du Texas à exporter du gaz naturel. Des contrats sont déjà signés avec des groupes japonais et BP. Quelque 19 autres demandes de licences ont été déposées...

C’est un nouveau signe de la volonté du gouvernement Obama de favoriser l’industrie du gaz naturel. Le Département de l’Energie a donné son feu vert, vendredi, pour que le terminal gazier Freeport, sur Quintana Island, au Texas, puisse exporter du gaz naturel liquéfié (GNL) vers des pays sans accord commercial avec les Etats-Unis, comme le Japon et l’UE. 

Le terminal en question a été conçu à l’origine pour importer du GNL, mais le boom des dernières années de l’industrie du gaz américaine a changé la donne . Grâce à la combinaison des techniques de forage horizontal et de fracturation hydraulique (injection d’eau mélangée à du sable et à des agents chimiques), la production américaine a bondi. Les importations sont désormais superflues.

Le terminal Freeport, contrôlé entre autres par ConocoPhillips, a obtenu l’autorisation d’exporter 1,4 milliards de pieds cubes de gaz par jour. Des contrats de long terme sur 20 ans ont déjà été signés avec deux compagnies japonaises, Chubu Electric Power, et Osaka Gas, ainsi qu’avec BP Energy. Les livraisons doivent débuter en 2017. Le reste des capacités sera attribué dans le courant de l’été.

Il semble donc que l’administration Obama penche sérieusement du côté des partisans de l’exportation. L’industrie du gaz et du pétrole milite pour, expliquant que la balance commerciale des Etats-Unis en profitera, et que ce gaz conduira de nombreux pays à adopter un mix énergétique moins polluant, en termes de gaz à effet de serre. 

Mais dans les milieux économiques, il y a aussi de sérieux opposants aux exportations : les industries fortes consommatrices d’énergie, qui ont, ces dernières années, tiré un énorme avantage compétitif de l’effondrement du prix du gaz naturel. Le gaz à destination de l’industrie est trois fois moins cher aux Etats-Unis qu’en Europe. Une manne pour l’industrie pétrochimique, la sidérurgie, la métallurgie. Le groupe Dow Chemical a ainsi commenté que "l’utilisation du gaz par l’industrie manufacturière domestique crée plus de valeur que des exportations de carburant". 

Les ONG environnementales sont aussi opposées aux exportations, estimant que les Etats-Unis ne devraient pas favoriser une source d’énergie fossile qui reste polluante, même si elle est plus propre que le pétrole.

Le Département de l’Energie n’a pas indiqué qu’il souhaitait ouvrir en grand les vannes de l’exportation. Il a spécifié qu’il examinerait chaque demande de terminal au cas par cas. Mais, désormais, les spécialistes estiment que l’administration Obama aura un regard bienveillant sur les demandes de licence. La prochaine décision portera sur le terminal de Lake Charles en Louisiane. 

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La question, pour les Etats-Unis, sera toutefois de savoir comment la concurrence internationale évoluera. L’Australie et le Qatar semblent aussi très désireux d’exporter leur gaz naturel, et ils sont mieux situés géographiquement pour approvisionner, respectivement, l’Asie et l’Europe . Les coûts de liquéfaction et de transport maritime pourraient laminer l’avantage-prix initial du gaz américain.

Source : Les Echos

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