Iliad maintient le rythme des investissements

Iliad a fait mieux qu'attendu en 2012, porté par la forte rentabilité de ses activités dans la téléphonie fixe, même si son résultat net a pâti d'investissements massifs réalisés dans son activité de téléphonie mobile en pleine expansion. La maison mère de Free, qui a dit mardi avoir affecté l'an dernier l'équivalent de 30% de son chiffre d'affaires à sa politique d'investissement, soit 950 millions d'euros, entend y consacrer cette année un montant équivalent...

Iliad a vu son Ebitda consolidé progresser de 10,6% à 921,4 millions en 2012 en dépit d'une perte de 46 millions d'euros dans la téléphonie mobile. Celle-ci est toutefois beaucoup moins importante que prévu par le groupe, qui avait dit s'attendre à une perte de 200 millions.

Sous le poids des investissements engagés pour le démarrage de sa filiale Free mobile, le résultat net du groupe a chuté de 26% à 186,5 millions d'euros. Le consensus Thomson Reuters I/B/E/S tablait sur un résultat net de 164,12 millions et un Ebitda de 827,77 millions.

Iliad, qui avait annoncé fin février une croissance record de son chiffre d'affaires à plus de trois milliards d'euros en 2012, a maintenu les objectifs annoncés l'an passé. Il table toujours sur un chiffre d'affaires de quatre milliards d'euros d'ici 2015 et sur une progression de sa part de marché dans le mobile de 15% à moyen terme et de 25% à long terme, contre 8% fin 2012.

Dans le fixe, il espère en 2013 enregistrer une croissance de plus de 5% de son chiffre d'affaires. "L'année 2013 sera une année de très forte croissance, la dynamique de recrutement d'abonnés est bonne", a déclaré à Reuters Thomas Reynaud, directeur général délégué d'Iliad.

Free mobile, lancé en janvier 2012, avait recruté fin décembre 5,2 millions d'abonnés, portant le nombre total des clients d'Iliad à plus de 10 millions. Prié de dire quand l'activité mobile serait rentable, le directeur général Maxime Lombardini n'a pas donné de calendrier lors d'une conférence de presse, mais il s'est dit "confiant sur le fait d'avoir à terme une rentabilité similaire à l'activité ADSL".

A la Bourse de Paris, les investisseurs ont salué ces annonces et le titre a touché un nouveau plus haut historique à 161,5 euros dans la matinée. A 16h00, il gagnait encore 6,75% à 159,8 euros, signant la deuxième plus forte hausse de l'indice SBF 120, en baisse de 0,9% au même moment. A titre de comparaison, l'indice sectoriel européen des télécoms prenait 0,37%.

Fort d'un ratio d'endettement de 1,16, stable par rapport à 2011, et de plus de 1,5 milliard d'euros de liquidités, Iliad s'est félicité d'être l'un des opérateurs les moins endettés en Europe. Cette situation financière, jugée "robuste" par les analystes de la Société générale, permet au groupe de poursuivre sa stratégie d'investissement cette année.

L'effort sera réparti entre l'ADSL, la fibre optique et le mobile, segment où Iliad a intensifié l'an dernier les efforts de déploiement de son réseau avec le raccordement de près de 1.500 nouveaux sites. Iliad a précisé qu'il disposait désormais de 2.200 sites déployés, portant sa couverture à plus de 40% de la population, et qu'il pensait être en mesure de tenir son objectif de porter cette couverture à 75% d'ici fin 2014 et 90% en 2018.

"Nous faisons le choix de réinvestir nos marges financières quasiment intégralement dans nos investissements. Nous donnons la priorité à la croissance et au déploiement de notre réseau", a expliqué Thomas Reynaud, notant que le montant des investissements engagé est deux fois plus important qu'en moyenne dans le secteur.

Le groupe a expliqué que pour "maximiser les ressources financières" nécessaires à son développement, il limitait le dividende proposé à 21 millions d'euros - 0,37 euro par action, stable par rapport à 2011.

Source : Reuters
©Crédit photo : REUTERS/Charles Platiau

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