Cinq offres de reprise pour Petroplus

Cinq offres de reprise, dont deux "sérieuses" aux dires du gouvernement français, ont été déposées mardi devant le tribunal de commerce de Rouen (Seine-Maritime) pour la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, où les 470 salariés espèrent encore une alternative au plan social. L'heure limite de dépôt avait été fixée à 18h00 mardi...

A l'issue de ce délai, "cinq offres de reprise ont été formellement déposées auprès de l'administrateur judiciaire", a annoncé le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, dans un communiqué.

Le ministre considère que deux d'entre elles paraissent "sérieuses et financées". Il s'agit de l'investisseur suisse Terrae et de l'énergéticien égyptien Arabiyya Lel Istithmaraat. L'intersyndicale avait auparavant fait part de trois offres "solides" - ce candidat égyptien, un groupe libyen et la société NetOil, basée à Dubaï - et d'"offres additionnelles". Un porte-parole de la compagnie Arabiyya Lel Istithmaraat contacté au Caire a déclaré à Reuters ne pas avoir connaissance d'une telle initiative.

Le gouvernement français s'est engagé à prendre "une participation minoritaire" au capital du site, à l'arrêt depuis janvier 2012 après le dépôt de bilan de son propriétaire Petroplus, si une offre "crédible" est retenue. 
Arnaud Montebourg a assuré mardi matin que l'Etat était disposé à mettre de l'argent dans la raffinerie devenu symbolique des difficultés de l'industrie française.

La proposition a été confirmée par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, en déplacement à Bangkok, qui a toutefois insisté sur la nécessité d'une "offre crédible". "Pour reprendre une raffinerie de cette envergure, il faut deux choses : beaucoup d'argent et du pétrole. Nous sommes disponibles pour accompagner un offreur, nous l'avons dit à tous ceux qui se sont présentés", a dit Arnaud Montebourg sur RTL.

Les administrateurs provisoires se prononceront mercredi sur les cinq offres, lors d'un comité d'entreprise extraordinaire. Si un ou plusieurs dossiers sont jugés recevables, une audience de cession pourra se tenir au tribunal de commerce "dans un délai de trois ou quatre semaines", a précisé Yvon Scornet, porte-parole de l'intersyndicale de Petroplus. Dans le cas contraire, la raffinerie sera mise en cessation d'activité à la date fixée préalablement par le tribunal, soit le 16 avril.

Les perspectives de reprise étant limitées, le financement d'un plan social a été évoqué, indiquait-on à Matignon, où l'intersyndicale a été reçue lundi soir. Une source proche du dossier le confirmait mardi. "Hier soir, il n'y avait pas d'offre ferme et définitive, avec un 'business plan', un plan de financement, etc. Il y a encore des discussions, des repreneurs qui travaillent. Ce n'est pas définitif", a souligné cette source. "Notre intersyndicale ne veut pas discuter d'un plan social, on n'est pas là pour être licenciés, on est là pour faire tourner cette usine", a déclaré Yvon Scornet sur i>télé.

S'il y avait une offre de reprise, l'Etat pourrait intervenir via le Fonds stratégique d'investissement (FSI) "pour boucler le plan de financement", explique-t-on de source gouvernementale.

Petit-Couronne est l'une des huit raffineries françaises qui fournissent une partie des 50 millions de mètres cubes de carburant consommés chaque année en France, selon l'Ufip (Union française des industries pétrolières). Secteur stratégique, le raffinage français est en crise depuis des années, cumulant des marges peu élevées à une faible demande et à une surcapacité de production d'essence, dans un pays où le diesel représente 80% de la consommation de carburant.

Source : Reuters

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Archives

Catégories