Les républicains, résignés, acceptent la réforme de la santé d'Obama

Le président républicain de la Chambre des représentants américaine, John Boehner, a indiqué jeudi qu'il abandonnait tout effort pour abroger la réforme de l'assurance-santé de Barack Obama, haïe par son camp mais qui devrait désormais entrer complètement en vigueur...

L'Obamacare, c'est la loi, a déclaré John Boehner sur la chaîne ABC, appelant par son surnom cette réforme de l'assurance-santé. Interrogé sur une possible tentative d'abrogation après les récentes élections législatives, il a répondu que l'élection change cela.

Promulguée par Barack Obama en 2009 après une longue bataille au Congrès, la réforme rend notamment obligatoire la souscription d'une assurance-maladie sous peine d'amende, une mesure qui n'entrera en vigueur qu'en 2014. Cette obligation avait provoqué la fureur de la droite américaine, révoltée par l'idée que l'Etat fédéral puisse forcer les citoyens à acheter un produit, quel qu'il soit.

En effet, en vertu du texte adopté, la plupart des Américains auront l'obligation de s'assurer avant 2014, sous peine de se voir infliger des pénalités. Des subventions seront accordées par le gouvernement fédéral pour aider les familles aux plus bas revenus à payer leurs cotisations (revenus inférieurs à 88 000 dollars par an). Les entreprises de plus de 50 salariés (PME et commerçants) qui ne fourniront pas de couverture devront également payer des pénalités.

Par ailleurs, le texte interdit aux assurances de refuser de couvrir des personnes en raison de leurs antécédents médicaux. Les parents pourront également protéger leurs enfants jusqu'à l'âge de 26 ans.

Mais la Cour suprême, saisie par plusieurs Etats dirigés par des républicains, a tranché en juin en faveur du président, rendant impossible toute nouvelle procédure judiciaire.

Le candidat républicain à la présidentielle Mitt Romney s'était engagé, en cas de victoire, à signer un décret dès le premier jour de son mandat pour dispenser les Etats de l'application de la loi. Au Congrès, les républicains espèraient pouvoir couper les vivres nécessaires à l'application de la réforme.

La réforme vise à permettre aux 32 millions d'Américains non assurés de bénéficier d'une couverture, quels que soient leurs antécédents médicaux, et à un prix abordable.

Evoquant plus largement le dossier fiscal, John Boehner a lors de la même interview répété qu'il n'accepterait aucune hausse d'impôt, même pour les plus riches, comme le réclame le président Obama. Républicains et démocrates doivent impérativement s'accorder sur un budget, même temporaire, avant la fin de l'année, quand le mur budgétaire se matérialisera.

Le terme désigne la brusque augmentation des impôts et la baisse générale des dépenses publiques qui doivent devenir effectives de façon automatique en janvier, selon une loi votée en 2011.

La réforme devrait coûter 940 milliards de dollars (695 milliards d'euros) sur dix ans. Son financement devrait être assuré par des taxes sur les revenus élevés et la baisse des dépenses de soins mais également par des taxes supplémentaires sur les entreprises et les revenus de l'investissement.

A noter : Contrairement à ce qui est sous-entendu voir faussement décrit dans les médias français, la réforme de la santé d'Obama n'est pas tellement une révolution dans le système de santé américain, puisqu'il s'agit d'une extension et d'une amélioration de Medicaid, un programme créé par le président Lyndon Johnson en 1965 ! En effet, ce programme qui permet aux millions d'américains les plus pauvres de bénéficier d'une assurance maladie, sera élargit en 2014 avec la réforme Obama, afin de l'étendre aux citoyens américains disposant de revenus juste au-dessus du seuil de pauvreté (jusqu'à 133 % de celui-ci).

Samuel Cour

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