Le "mur budgétaire" a eu raison de Wall Street

L'ombre menaçante du "mur budgétaire" a plané sur Wall Street mardi, qui a fini par décrocher après que le chef de file démocrate du Sénat Harry Reid eut dit qu'il était déçu du "peu de progrès" dans la négociation. La Bourse a accéléré ses pertes après ses propos, passant outre de bons indicateurs économiques et l'accord intervenu sur la dette grecque. D'une manière générale, le marché a fait preuve de retenue et de circonspection, ce qui explique par ailleurs que les volumes d'affaires ne soient pas très étoffés... 

Le Dow Jones a perdu 89,24 points (0,69%) à 12.878,13 points. Le S&P-500 a abandonné 7,35 points (0,52%) à 1.398,94 points, enfonçant le seuil psychologique des 1.400 points récupéré la semaine passée, durant laquelle l'indice avait engrangé un gain de près de 4%. Le Nasdaq Composite a cédé 8,99 points (0,30%) à 2.967,79 points.

De fait, l'accord sur la réduction de la dette grecque conclu par l'Eurogroupe dans la nuit de lundi à mardi a été accueilli, à Athènes comme sur les marchés financiers, par un soulagement teinté de prudence, tous les obstacles au versement de l'aide financière internationale n'étant pas encore levés.

L'expression "mur budgétaire" ("fiscal cliff") désigne le déclenchement simultané au début de l'an prochain de coupes budgétaires et d'une hausse des impôts dont l'impact est évalué à 600 milliards de dollars si le Congrès et la Maison Blanche ne parviennent pas à un compromis budgétaires d'ici la fin de l'année.

Plusieurs sociétés ont émis des dividendes spéciaux destinés pour les investisseurs à amortir un éventuelle ardoise fiscale alourdie. Leur nombre devrait encore croître d'ici la fin de l'année. "Jusqu'à ce qu'il y ait un accord, je pense qu'on aura encore plus de ce genre de manoeuvres, juste à tout hasard", a dit Frank Lesh (FuturePath Trading).

"Difficile pour les marchés d'évoluer à partir des fondamentaux à l'heure actuelle. Même s'ils le font, ils tournent bride rapidement et se réfugient dans la prudence. Les investisseurs rachètent peut-être quand ça baisse un peu mais ça ne dure pas", a déclaré de son côté Jack DeGan (Harbor Advisory).

Le marché n'a guère réagi au fait que la confiance du consommateur américain ait de nouveau augmenté un peu plus que prévu en novembre, à son plus haut niveau depuis près de cinq ans. Par ailleurs, les commandes de biens durables aux Etats-Unis se sont stabilisées en octobre, alors que le marché les attendaient en léger recul après un rebond en septembre.

Aux valeurs, Corning a gagné 6,9% à 12,13 dollars, le verrier spécialisé ayant annoncé une bonne perspective commerciale pour son verre Gorilla, employé dans les smartphones et les tablettes.

Source : Reuters

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