Le rebond du prix du pétrole ne fait pas les affaires de la France. Le déficit commercial s'est creusé de 1,2 milliard d'euros en août pour s'établir à 5,3 milliards. Les exportations d'Airbus ou encore la reprise des livraisons de blé vers l'Algérie n'ont pas suffi à compenser la forte progression des importations énergétiques...
Sur les huit premiers mois de l'année, le déficit cumulé dépasse déjà 45 milliards. C'est cinq milliards de moins que sur la même période de 2011 (73 milliards de déficit sur l'année, selon les données révisées des Douanes) mais autant que sur l'ensemble de 2009. En clair, le déficit commercial restera à un niveau extrêmement élevé. Bercy table sur 71,3 milliards.
Avec un pétrole à 112 dollars le baril, l'alourdissement de la facture énergétique n'y est pas étranger : elle est déjà supérieure de 5 milliards d'euros par rapport à celle des huit premiers mois de 2011. Les leviers d'action étant pour le moins limités sur ce poste d'importation, le gouvernement s'est fixé pour objectif de réduire à zéro le déficit commercial hors énergie d'ici à la fin du quinquennat. En 2011, ce solde était déficitaire de 27,7 milliards, selon les données brutes des Douanes. Sur les huit premiers mois de 2012, il s'est replié de presque moitié, à 11,4 milliards (corrigé des variations saisonnières). Une bonne nouvelle ? Pas totalement. Au-delà de la volatilité de ce solde, "la demande en France a tendance à ralentir, ce qui pèse sur les importations", admet-on au ministère du Commerce extérieur.
Exportation de voitures
Signe plus encourageant, l'entourage de la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq observe "un redémarrage des exportations vers certains de nos partenaires européens, comme le Royaume-Uni, la Belgique ou l'Allemagne". La sortie de nouveaux modèles a soutenu les ventes de voitures, notamment outre-Manche. Les exportations vers l'Allemagne sont, elles, en partie liées à la fabrication coordonnée d'Airbus.
Bercy prévoit que le déficit commercial hors énergie se situera sous la barre des 20 milliards sur l'ensemble de 2012 puis à 17 milliards l'an prochain. Pour le ramener à zéro, il "faut améliorer notre compétitivité à l'export", a admis hier Nicole Bricq sur LCI. Mais pour ce faire "il n'y a pas de solution miracle", a-t-elle poursuivi au moment où le débat se cristallise sur le coût du travail, en amont de la remise du rapport Gallois attendue pour le 5 novembre.
Source : Les Echos
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