Une mine sibérienne multiplie par 110 les réserves mondiales de diamants

Gardé secret pendant des dizaines d’années, le gisement de Popigaï exploré à 0,3 % a déjà livré 147 milliards de carats de diamants industriels. En comparaison, les réserves mondiales de diamants étaient estimées à 5 milliards de carats...

Le gisement de Popigaï a été découvert au début des années 1970 dans une zone inhabitée de Sibérie orientale, à 400 km de la première localité, Khantiga, et à 2.000 km au nord de Krasnoïarsk, le chef-lieu de la région. Guerre froide oblige, le gisement a aussitôt été considéré comme “réserve stratégique” de l’URSS et son existence entourée du plus grand secret.

L’Institut de Géologie et de Minéraux Sobolev à Novossibirsk (Sibérie) a publié cette semaine quelques rares informations concernant cette mine située dans un cratère d’un diamètre d’une centaine de kilomètres formé par la chute d’un astéroïde il y a 35 millions d’années.

Les réserves en carats des diamants du type de Popigaï, très utilisés pour les instruments de forage et des pièces d’aéronautique, sont 110 fois supérieures aux réserves mondiales de diamants, affirment les experts de l’institut Sobolev. En outre, les diamants de Popigaï sont deux fois plus résistants que les diamants industriels traditionnels.

A ce jour, "les 0,3% du cratère explorés donnent déjà 147 milliards de carats, alors que les réserves mondiales de diamants sont estimées à 5 milliards de carats", souligne le directeur de l’institut Sobolev. "Au rythme actuel d’utilisation des diamants industriels, les réserves de Popigaï correspondent à 3.000 ans d’approvisionnement" et pourraient entraîner "une révolution industrielle dans le monde", notamment dans la construction des avions et des automobiles, affirme le scientifique.

"Le cratère de Popigaï peut bouleverser la situation sur le marché des diamants. Et il est impossible de dire ce que deviendraient les prix", s’inquiète Guennadi Nikitine, directeur-adjoint de Iakoutnipromalmaz, une entreprise de Iakoutie (Sibérie orientale) spécialisée dans l’industrie du diamant.

Cependant, pour le moment,  l’exploration des réserves de Popigaï pourrait se révéler très coûteuse, estiment des experts, le gisement étant situé dans une zone de permafrost, éloignée de toute route ou voie de chemin de fer. L’exploration de la mine de Popigaï pourrait être associée à celle d’autres gisements de minéraux à proximité, ce qui permettrait de réduire les coûts, relève-t-il cependant. Cette mine pourrait fournir selon les estimations près de 10 000 milliards de carats, soit 2 millions de tonnes de diamants.

Sources : Le Journal du Siècle / AFP

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